Les IEM Katowice sont désormais derrière nous. Comme prévu, le tournoi a tenu toutes ses promesses hormis peut-être celle d'une finale grandiose. L'événement polonais a bel et bien lancé l'année 2020 sur les chapeaux de roues, battant des records d'audience et redistribuant certaines cartes dans la hiérarchie mondiale. Le format n'a laissé que guère de place aux énormes surprises mais a également sublimé les belles performances. Et si nous faisions un petit tour d'horizon des enseignements à tirer de cette première étape Masters Championships de l'ESL Pro Tour ?
Natus Vincere est un ogre qui fait peur à tout le monde
Natus Vincere n'était pas le nom qui revenait en premier lorsque l'on se demandait qui gagnerait ces IEM à Katowice. À juste titre puisque les Russo-Ukrainiens avaient montré quelques failles lors de leurs deux premières sorties en 2020. L'intégration récente du jeune Perfecto n'avait pas été fulgurante et tout restait encore à prouver. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ont mis les points sur les "i" en Pologne. Et avec la manière qui plus est.
Pourtant rien ne laissait présager une telle performance en début de tournoi. Accrochés deux fois par FaZe et battus par fnatic, les coéquipiers de Boombl4 sont finalement passés en quart de finale sur un ultime 16-14. Comprenez qu'à deux rounds près, le scénario du tournoi aurait été drastiquement différent. C'est une fois dans l'arbre final que les Na`Vi ont enclenché le bulldozer.
Battre Team Liquid sans concéder la moindre carte était un petit indice de ce qui allait suivre. Le mot gifle n'est peut-être pas assez fort pour décrire la facilité déconcertante avec laquelle les protégés de B1ad3 ont balayé les numéros un mondiaux d'Astralis en demi-finale puis les Franco-Serbes de G2 Esports dans une grande finale à sens unique. C'est simple : les Danois n'avaient jamais encaissé une telle déculottée dans leur carrière chez Astralis. Perfecto, le dernier arrivé, s'est même payé le luxe de ne pas mourir pendant quinze rounds sur la toute dernière carte du tournoi. À ce niveau-là, c'est du jamais vu.
Na`Vi talonne désormais Astralis au rang de meilleure équipe du globe
Et si Natus Vincere avait construit un monstre ? Ce qui frappe dans cette équipe, c'est avant tout sa puissance de feu exceptionnelle. Les cinq joueurs ont montré qu'ils étaient capables de porter leur équipe, seuls, sur leurs épaules à tour de rôle. Même Perfecto, qui aurait pu être impressionné par l'enjeu, a été l'un des meilleurs clutcheurs de l'événement.
Si beaucoup a été dit concernant l'ambiance au sein de G2 Esports, le constat est similaire chez Na`Vi. Les cinq joueurs ont l'air de vivre leur meilleure vie tous ensemble. En grande finale, ils s'amusaient. Littéralement. Une fougue chapeautée par l'expérimenté et fin tacticien B1ad3 qui apporte un contrepoids certainement nécessaire à l'équilibre du navire.
Devancée par ZywOo au classement des meilleurs joueurs du monde l'an dernier, la superstar s1mple n'a visiblement pas envie de revivre cette amère expérience. L'Ukrainien a livré une prestation XXL et a empoché logiquement le titre de MVP du tournoi.
Natus Vincere est devenue l'équipe à battre sur la planète CS:GO tant elle est apparue comme inarrêtable lors des trois derniers jours de compétition. On a hâte de les revoir en action.
G2 Esports arrive dans la cour des grands
Les G2 sont devenus les chouchous du public francophone
On savait l'équipe G2 Esports en forme après sa qualification en play-offs des BLAST Premier mais on était loin d'envisager les Franco-Serbes capables d'arriver en grande finale d'un tournoi aussi prestigieux. Quelle alchimie exceptionnelle ! Les coéquipiers d'un kennyS n'ayant jamais été aussi à l'aise au sein d'une équipe sont arrivés en grande finale en étant invaincus. Pourtant, on ne leur fera pas le procès d'un parcours facile : les G2 ont battu 100 Thieves, mousesports, Team Liquid et fnatic (soit trois équipes qualifiées en play-offs) avant de tomber sur un os en grande finale.
On aurait même pu se contenter d'une victoire sur les hommes de karrigan tant la revanche prise sur l'humiliation subite en finale du cs_summit #5 en fin d'année dernière devait être savoureuse. Mais non, les G2 nous ont surpris de match en match jusqu'à faire dire aux Astralis qu'ils représentaient leur menace principale. Rien que ça !
Il faut dire que jusqu'à la grande finale, les joueurs G2 trustaient les premières places dans les statistiques. À l'instar de Natus Vincere, il est difficile de pointer du doigt un point faible dans cet effectif. L'apport du duo nexa - huNter est d'une importance capitale et les deux joueurs ont montré un potentiel monstre.
Bien que les cinq compères ont remporté une lan internationale à Malte l'an dernier, cette deuxième place est de loin la meilleure performance de cette équipe depuis ses débuts. Désormais cinquième mondiale, le temps qui arrive sera celui de la confirmation. À commencer par l'ESL Pro League où G2 Esports défendra pour la première fois son statut de favori. Un changement de paradigme qui pourrait avoir des conséquences, positives comme négatives.
Il n'y a pas d'ère mousesports
Malgré des pages de notes pour chaque joueur, on était loin du grand mousesports
mousesports avait remporté quatre des cinq derniers événements auxquels elle s'était inscrite. De quoi lancer le débat sur une éventuelle "ère mousesports". Ces IEM Katowice ont montré qu'il était définitivement trop tôt pour une telle appellation. Les hommes de karrigan constituent l'une des principales déceptions à l'issue du tournoi. Cette défaite contre 100 Thieves que l'on ne voyait pas à leur niveau est sans doute encore en travers de la gorge des mousesports qui menaient en plus 1-0 dans ce BO3.
Pourtant les stars de l'équipe avaient bel et bien répondu présentes en Pologne mais cela n'a visiblement pas suffi. mousesports aura l'occasion de rebondir en ESL Pro League où elle se devra de justifier cette élimination prématurée comme un simple écart de parcours. Alors que l'équipe était aux portes de la place de numéro un mondiale, il semble désormais douteux de la voir retrouver un taux de succès aussi élevé que celui qu'elle a connu entre la fin 2019 et le début d'année 2020. Nous fera-t-elle mentir ?
Vitality va avoir du mal à s'en remettre
Le changement climatique a un effet dévastateur sur les abeilles... Même sur CS:GO ?
Team Vitality est tombée dans la poule de la mort. Alors quand, en lower bracket, une seule place en play-offs s'est jouée entre FaZe, Natus Vincere et Vitality, il n'y avait pas mort d'homme en cas d'élimination. Néanmoins, la prestation des abeilles a été particulièrement frustrante. D'abord contre Astralis où les Français se sont écroulés sur Vertigo alors qu'ils avaient obtenu un round de carte. Puis contre FaZe dans le match décisif en lower bracket où les coéquipiers d'ALEX avaient fait le plus dur en remportant Mirage.
Que s'est-il passé au moment de conclure ? Difficile à dire. Chahuté en début de tournoi, ZywOo avait pourtant retrouvé son meilleur niveau dans le dernier match. À côté, shox, RpK et apEX ont peiné à trouver un rythme de croisière adéquat à un tel niveau d'exigence. Ce tournoi a fini de démontrer que CS:GO reste un jeu où il faut mettre des HS et que malgré toute la bonne volonté mise en place sur l'aspect tactique, cliquer plus vite que son ennemi reste primordial.
L'avenir est d'autant plus flou aujourd'hui puisqu'on a appris le probable départ d'ALEX de l'équipe. Une surprise qui va plonger Vitality dans une situation délicate à quelques jours de l'ESL Pro League. La formation à l'abeille est en chute libre au classement mondial et on voit mal comment elle pourra renverser la tendance sans son capitaine. Il y a trois mois, tous les voyants étaient au vert après le sacre à l'EPICENTER. Comme quoi, la scène CS:GO évolue très (trop ?) vite. Rien n'est jamais acquis.
Il faudra attendre un peu pour le grand FaZe show
Le deuxième meilleur Kovac du monde
Annoncés comme des outsiders de choix en début de tournoi, les FaZe sont passés à deux doigts de battre Natus Vincere pour s'adjuger la dernière place en play-offs de la poule A. Si l'équipe emmenée par NiKo a dû se contenter d'un top 7/8, il n'est pas révélateur de la dangerosité de cet effectif. Et quand les vainqueurs du tournoi confirment eux-mêmes que FaZe a été leur principale menace, on ne peut que les croire sur parole.
Avec des si, on refait tout un monde. Le constat néanmoins reste assez décevant puisque FaZe n'aura finalement battu "que" Vitality comme "gros poisson". Il semble assez crédible de dire que cette équipe parviendra à atteindre le dernier carré d'un grand tournoi dans les prochains mois. Reste à savoir quand les étoiles s'aligneront.
Les 100 Thieves ne sont pas des noobs
Après une BLAST Premier catastrophique, on avait presque oublié que 100 Thieves faisait partie du top 10 mondial. L'équipe australienne l'a brillamment rappelé en Pologne avec une sacrée remontée en lower bracket. Oblitérés par G2 au premier tour, on se disait que ce résultat n'était que la continuité des dernières semaines. Que nenni. Les hommes de Gratisfaction ont éliminé TYLOO, Evil Geniuses et bien sûr mousesports pour atteindre la Spodek Arena à la surprise générale.
Même dans l'arène, les Australiens sont passés près d'un sacré exploit contre fnatic avant d'échouer par deux fois en prolongations. 100 Thieves semble être une équipe aux deux visages radicalement opposés, capable du pire comme du meilleur. Un constrate assez impressionnant qui n'assure qu'une chose : ne jamais les sous-estimer. Demandez aux EG ou aux mousesports, ils ne répèteront plus la même erreur deux fois.
Le coronavirus pourrait impacter d'autres événements
Une image que l'on sera amené à revoir dans les prochaines semaines ?
Des bruits de couloir commençaient à se faire entendre dans la journée du jeudi avant que la nouvelle ne soit finalement confirmée en début de soirée. La Spodek Arena allait être vide pour les play-offs de l'un des tournois les plus relevés de l'histoire. Face aux larmes du directeur des IEM, difficile de critiquer une telle mesure préventive notamment lorsque l'on sait que cet événement allait sans doute attirer des foules venues des quatre coins du globe.
Néanmoins, si c'est malheureux qu'un tel tournoi se soit fini dans un silence de cathédrale, l'épidémie mondiale du coronavirus soulève des questions pour l'avenir des compétitions avec du public. Difficile désormais d'envisager que les finales moscovites de la BLAST Premier, les finales de l'ESL Pro League à Denver, et bien sûr le Major à Rio de Janeiro ne soient pas impactés à leur tour par ce virus dans des proportions similaires. Si la situation sanitaire mondiale ne s'améliore pas, et visiblement on n'en est pas encore là, il ne serait pas surprenant de voir des équipes jouer face à des chaises vides durant une bonne partie de l'année. Un mal sans doute pour un bien...
Coverage powered by Predator Grâce au soutien de la gamme d'ordinateur pour Gamers, Predator par Acer, sur laquelle les joueurs de ces IEM Katowice ont joué toute la semaine, nous avons eu la possibilité d'envoyer trois personnes pour couvrir l'événement. Merci à eux ! |
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