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Espoirs de l'année : que sont-ils devenus ?

Rendez-vous récurrent de fin d'année depuis huit ans maintenant, les VaKarM Awards sacrent à chaque édition l'espoir de l'année, un jeune talent ayant percé durant les mois précédents et que la communauté a élu comme le plus prometteur parmi tous les nominés. Alors, a-t-elle eu raison ? Les lauréats ont-ils tenu tous les espoirs placés en eux ? Et parmi les perdants, qui a finalement mieux réussi que certains vainqueurs ? Retour sur sept ans de trophées et de promesses plus ou moins confirmées.

2008 : Victor "victorztw" Matyjasik


Son parcours cette année-là : Arrivé chez hnR en début d'année, victorztw réalise ses premiers résultats offline avec cette structure, terminant sur un top 5/6 à la PxL 15. Il rejoint ensuite oXmoze, l'équipe de fRoyGe, avec laquelle il s'illustre lors de la MaxLan en allant décrocher un top 4, à la PxL 19 avec une deuxième place derrière VeryGames, et en réalisant de bons résultats en EPS. Il restera dans la structure malgré le changement de roster de fin d'année pour cette fois-ci retrouver EMSTQD (le Happy actuel).

Et depuis ? 2008 n'était finalement qu'un avant-goût puisque par la suite victorztw ira côtoyer les plus grands chez redLine et VeryGames, enrichissant son palmarès de quelques lignes sympathiques comme la TeX 2009 ou la Lan79 2010 pour ne citer que les tournois internationaux. Et pourtant, malgré un talent indéniable et une réelle confirmation dans le futur, son histoire semble à jamais incomplète. La faute à un comportement pas toujours approprié et à un manque d'implication qui amèneront la plupart des structures à se séparer de lui, mettant fin à ce qui aurait pu être une encore plus brillante carrière sur la scène. Aujourd'hui, son nom reste à jamais associé à CS:S et aux années proches de 2010, de quoi faire briller les yeux des plus nostalgiques, quand Counter-Strike n'était pas encore là où il en est aujourd'hui.

Et les autres nominés ? Survivre jusqu'à aujourd'hui paraissait certes compliqué, mais aucun des cinq candidats de cette année n'a réussi cette prouesse. Pis, aucun n'a réussi la transition Source / GO. Si victortw est indéniablement celui qui s'en est le mieux tiré sur le premier opus cité, justifiant ainsi sa victoire dans cette catégorie d'Award, HysokA ne s'en est pas non plus si mal sorti, lui qui est par la suite devenu un membre solide de la scène française avec LDLC. tac aura suivi à peu près la même trajectoire que ce dernier puisque les deux joueront ensemble pendant un bon moment. Quant à Spl4sH, il rejoindra par la suite VeryGames, comme victorztw, mais uniquement en tant que remplaçant, avant de faire quelques lans en amateur sur CS:GO. Le dernier nominé, Sp4rT, disparaitra des radars du haut niveau peu après 2009.

 

2009 : Nathan "NBKK" Schmitt

Son parcours cette année-là : Agé d'à peine quinze ans, un K en plus dans son pseudo et totalement inconnu sur le jeu en début d'année, NBKK remporte assez haut la main le trophée qui couronne une année d'ascension folle pour un joueur qui ne connaissait même pas le jeu deux ans plus tôt. D'abord repéré en ligne avec l'équipe Dream.Rar, dans laquelle il a le rôle d'AWPer, il confirme en lan à la MaxLan, puis aux finales EPS VII où lui et sa formation terminent deuxième. Peu après, le leader de l'équipe ROCCAT, krL, lui propose une place de sixième homme dans sa line-up. NBK accepte, sa carrière est lancée, l'Award est gagné.

Et depuis ? Voilà l'année où les lecteurs auront eu le plus de flair. À l'heure actuelle, NBK est l'un des piliers de la scène française, possède l'un des plus beaux palmarès de la scène mondiale, est passé chez peu ou prou toutes les équipes marquantes du CS francophone (VeryGames – qu'il rejoindra finalement début 2010 après n'avoir passé que quelques jours chez ROCCAT – Titan, LDLC, EnVyUs…), et a réalisé quelques exploits insolites qui ne seront sans doute jamais reproduits, comme gagner à la fois le VaKarM Award du meilleur sniper (en 2010) puis du meilleur rifle (en 2015). Bref, il paraît compliqué de faire mieux. "Il devra confirmer en 2010 pour pourquoi pas devenir une référence de la scène française", nous disait L4p il y a plus de six ans. Contrat plus que rempli.

Et les autres nominés ? Le résultat paraît d'autant plus logique que des quatre autres nominés de cette édition, aucun n'a réellement confirmé les espoirs placés en lui, ni perduré jusqu'à aujourd'hui. La dernière apparition d'enk1or remonte à 2013, akamatt a disparu de la circulation après 2010, krumpze a bien été vu en 2014 chez webSPELL, avec ALEX, mais plus rien depuis. Celui qui aura été en lice le plus longtemps est peut-être MAS, qui fera notamment un passage chez ROCCAT en 2010, avec à la clé l'une des actions les plus connues de l'histoire de CS: Source. NBK n'aura donc pas volé son titre d'espoir, loin de là.

 

2010 : Dan "apx" Madesclaire

Son parcours cette année-là : C'est cette fois-ci une lettre en moins qui se retrouve dans le pseudo du gagnant, encore appelé apx à l'époque. Il vient titiller les VeryGames et autres redLine avec UBITEAM, notamment grâce à un top 3/4 à la GA. L'équipe continue sur sa belle lancée sous le nom de redface, ce qui vaudra d'ailleurs à apx d'être un temps suspendu pour suspicion de cheat. Une fois le doute écarté, il continue avec cette première formation puis rejoint finalement Sypher, avec laquelle il remportera l'Azerty 10 et le Tt Challenge avant de gagner les EMS VII en battant VeryGames en finale, un succès – bien qu'online – très prestigieux. Entre temps, il était allé décrocher un top 3 à la PxL 27 avec le mix "We love beer" dans lequel figurait un certain Ex6TenZ.

Et depuis ? Pour la deuxième année de suite, les lecteurs de VaKarM avaient eu le nez creux : en choisissant apEX, ils élisaient un espoir qui allait s'affirmer quelques années plus tard comme l'un des meilleurs ouvreurs et joueurs du monde. Comme NBK, il a visité la quasi-totalité des structures françaises les plus marquantes, remportant même un titre de champion du monde en 2013 avec la moins attendue de toutes, Clan-Mystik. Mais tout n'est pas parfait, et la remarque "Il lui reste à trouver une plus grande stabilité dans son jeu pour espérer se construire le même palmarès" écrite dans l'article des résultats pourrait encore s'appliquer aujourd'hui pour ce joueur extrêmement talentueux mais ô combien inconstant. Ce qui lui a sans doute ôté quelques lignes de son palmarès.

Et les autres nominés ? Un nom ressort évidemment parmi tous les autres, celui de ScreaM, à qui l'Award aurait tout aussi bien pu aller, puisque celui-dont-ils-parlent-pour-ses-one-taps est également devenu un membre-clé de la scène francophone, en plus de posséder à l'international une aura et un fan-club difficilement surpassable. L'autre membre du trio de tête, luMpy, s'est par contre un peu plus perdu en route, lui qui vivra de plein fouet la fin de ROCCAT avant de rejoindre apEX chez Sypher. Mais leurs routes ne prendront pas vraiment la même direction par la suite. Enfin soldiuM, Soulm8 et cyrilspwR restent à jamais des noms liés à Source, et dont les anciens se souviennent encore peut-être aujourd'hui.

 

2011 : Pierre "NpK" Henkinet

Son parcours cette année-là : Fin janvier lors de la Spirit-Lan, NpK et son équipe illusion.Networks, dans laquelle figurent aussi son frère SCARA et liptoNNN, terminent sur un encourageant top 7/8 après avoir poussé les LDLC de krL et bistouflyyy en overtime. Une performance qui leur permet de se faire repérer et recruter par PyRoGEN, la structure qui les suivra tout au long de l'année. Au programme : un top 9 à la GA avant une montée en puissance et une victoire à l'Epsilan Cup #3, une deuxième place à l'Epsilan #7 – avec en prime un beau succès sur le mix SuperStars d'Uzzzi et Shokkk – et une autre à la PxL 31. Une progression constante et logique qui a vu l'équipe et le jeune joueur belge s'approcher de plus en plus de l'élite.

Et depuis ? Tout semblait pourtant bien parti pour que la courbe continue dans ce sens et que NpK se fasse une belle place sur la scène francophone. Avec l'arrivée de CS:GO, il rejoint l'équipe BuyKey, accompagné de liptoNNN. Un top 2 à l'ESWC.fr et un top 4 à l'eSportsHeaven Lan Prague, l'une des premières lans internationales sur Global Offensive, semblent donner le ton. Mais suite à ce dernier résultat, le joueur du plat pays doit faire face à un gros changement dans sa vie : un déménagement à Hong Kong, pour raisons personnelles. Il laisse alors CS de côté, un peu par choix, beaucoup par obligation, dans un pays où il faut parfois attendre près d'une heure avant de pouvoir trouver un MM. Ce n'est qu'en juillet 2015 qu'il reviendra en France et réintègrera la scène nationale, retrouvant ses deux éternels compagnons SCARA et liptoNNN chez WEGOTGAME. Il n'en a pas bougé depuis, et sa formation est devenue une valeur sûre du subtop français, peut-être un peu trop d'ailleurs. Mais personne ne saura jamais comment aurait évolué la carrière de NpK sans ce voyage à l'autre bout du monde.

Et les autres nominés ? Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde au balcon. Et en regardant en arrière, le choix de NpK peut paraître bien peu pertinent, même si évidemment, personne ne pouvait prévoir ce brusque arrêt dans la progression du rifle. Mais tout de même : kennyS, meilleur joueur du monde incontesté en fin d'année 2014 et maître de l'AWP, ne récolte que 10 % des suffrages ! fxy0 et Sf ont eux aussi connu la crème mondiale avant de redescendre, pour des raisons bien plus sombres. SCARA et liptoNNN sont donc également toujours présents, même s'ils n'ont pas réellement percé au top niveau. Et h0rks a été vu chez iGamerz l'an passé, quand le pseudo de d4vid s'est par contre perdu dans les abysses de la scène.

 

2012 : Toma "akeR" Radovic

Son parcours cette année-là : Il existe en NBA le titre de meilleur sixième homme. Il pourrait bien définir l'année 2012 d'akeR, lui qui était remplaçant dans la plupart des équipes où il évoluait avant de prendre du galon et de jouer de plus en plus, ce qui lui permettra de remporter cet Award. Si son parcours sur Source est surtout synonyme d'histoires sulfureuses en tout genre, l'arrivée de CS:GO lui a donné une nouvelle chance qu'il a parfaitement su exploiter. Fidèle à Ozstriker, il suivra l'emblématique leader et sa bande chez Millenium puis Imaginary Gaming, un choix qui aboutira sur des succès en France (victoire à l'Epsilan #9, deuxième place à la PxL 36) mais aussi à l'étranger (médaille de bronze aux finales SLTV IV).

Et depuis ? La suite de l'aventure sera de courte durée : alors qu'il rejoint PyRoGEN en mai 2013 après avoir quitté Imaginary, des problèmes internes dans la line-up ainsi qu'une certaine lassitude vont le pousser à se retirer de la scène compétitive. Il n'a pas pour autant disparu des radars mais est devenu depuis le parfait joueur de mix, qui apparaît régulièrement en lan pour jouer le plus souvent sous le nom de SuperStars, avec ses anciens coéquipiers ou entre amis. Il lui arrive aussi de faire des piges plus sérieuses, comme chez WEGOTGAME lors du dernier ESWC PGW, preuve de la confiance qui lui est encore accordée. Mais la scène internationale, qu'il avait connue fin 2012 et début 2013, n'est plus qu'un lointain souvenir pour lui.

Et les autres nominés ? Deuxième avec moins de 2% de retard sur akeR, GMX est grimpé beaucoup plus haut que le gagnant, connaissant le très haut niveau avec plusieurs quarts de finale en Major notamment, même si l'affaire des matchs truqués d'Epsilon l'aura rattrapé et définitivement enterré depuis. malike (ou malikinovic) est resté pendant un long moment un membre important de la scène subtop française, passant chez WARMAKER, Red Instinct, BuyKey ou beGenius, sans jamais réussir à réellement percer. Quant à Shyne et fAbzz, même s'il est toujours possible de les voir en lan, comme le premier à l'Epsilan #13 avec Spl4sH, un autre ancien espoir, ils n'ont jamais atteint le niveau que certains espéraient en votant pour eux.

 

2013 : Hovik "KQLY" Tovmassian

Son parcours cette année-là : Rapidement débarqué chez Clan-Mystik en mars, KQLY se démarque vite comme un élément-clé de la line-up, avec laquelle il remporte la LanEx #16. Mais ce sont surtout les arrivées d'HaRts et ioreK, puis plus tard d'apEX, qui vont lancer la machine. L'équipe va décrocher la deuxième place de la DH Valencia, remporter la PxL 38 et s'affirmer comme la deuxième meilleure formation française derrière VeryGames. La consécration arrivera évidemment à l'ESWC avec ce titre de champion du monde conquis à la surprise générale. Le sniper s'affirme peu à peu comme l'un des meilleurs de France et même du monde en cette fin d'année. Une ascension surprenante qui va lui valoir cet Award avec une large avance au niveau des votes, mais aussi autre chose d'un peu moins rose.

Et depuis ? Évidemment, ne nous attardons pas sur le reste, l'information principale est là : le 20 novembre 2014, alors qu'il est passé chez Titan, toujours dans le top français et mondial, KQLY est banni par VAC, l'outil anti-cheat de Valve. Personne ne sait où et quand KQLY a cheaté, et vu la transparence de Valve, il y a peu de chances pour que l'information devienne publique un jour. Pour peu que l'entreprise elle-même le sache. Alors, peut-être que KQLY a triché pour arriver au top, peut-être qu'il y a eu recours une fois en haut, mystère et boule de gomme. Mais les faits sont là, l'ancien sniper ne reviendra plus jamais sur la scène, et il paraît très compliqué de vouloir lui trouver des excuses.

Et les autres nominés ? Des deux K qui évoluaient chez Clan-Mystik, c'est peut-être kioShiMa qui aurait dû recevoir cet Award. Grimpant tranquillement les marches, le rifle est aujourd'hui l'un des trois seuls joueurs français à avoir remporté deux Majors, et s'est constitué un impressionnant palmarès avec LDLC puis EnVyUs. Fuks est toujours présent aujourd'hui, et s'est installé comme l'un des hommes forts du subtop français en 2015 avec LDLC-White. Mais il n'a jamais réellement su dépasser ce statut d'espoir. Enfin, GMX et fxy0, déjà nominés dans cette catégorie par le passé, échouaient encore une fois à remporter l'Award cette année-là. Et au vu du futur, ce n'était peut-être pas plus mal. Finalement, des cinq nominés de 2013, trois ont connu des déboires bien obscurs les années suivantes. Presque une édition à oublier donc.

 

2014 : Matthieu "matHEND" Roquigny

Son parcours cette année-là : Chez MAXISAUCISSE en début d'année, matHEND et son équipe vont se faire recruter par eXeS eSport et s'imposer très vite comme l'une, si ce n'est la meilleure formation du subtop français. Nombreux sont les bons résultats qui tombent dans leur poche, comme cette victoire à l'EuroCup-Price ou ce top 2 à la Gamers Assembly. Passée ensuite chez Platinium, la line-up empoche les trophées de l'Opale Arena #6, de la LanEx #19, et va chercher ses premiers résultats internationaux à la DH Valencia avant l'exploit de l'ESWC et la victoire face à NiP en phase de poules. L'année se finit donc avec une place de troisième équipe française plus que confirmée pour matHEND et sa bande, en attendant mieux l'année suivante.

Et depuis ? Recrutés par LDLC début 2015, les ex-Platinium vont continuer sur leur lancée de l'année précédente. Ceux qui évoluent désormais sous le nom de LDLC-White vont continuer à régner sur le subtop français, avec matHEND au lead lors de certaines périodes, allant même titiller l'Europe avec cette victoire à l'Assembly Winter 2016, en Finlande. La fin de son imbroglio avec Valve pour une histoire de compte hacké puis banni lui enlève un gros poids des épaules et, au printemps 2016, quand Ex6TenZ se retrouve sur le marché des transferts, matHEND est pressenti pour rejoindre l'emblématique leader belge. Bingo. Mais leur aventure commune ne durera que quatre mois, au cours desquels le gagnant de l'Award perdra peu à peu sa motivation pour finir par quitter l'équipe. Au final, même s'il reste un joueur dont la qualité est reconnue par tous, matHEND n'a pas réussi à se sortir du subtop. Mais seule un peu plus d'une année s'est écoulée depuis le gain de cette récompense, et nul doute que son chemin sur Counter-Strike ne va pas s'arrêter là.

Et les autres nominés ? Des cinq autres noms, quatre font toujours leur petit bonhomme de chemin sur la scène française à savoir ALEX, to1nou, MAIDHEN et META, qui continuent d'écumer les lans nationales et de faire les beaux jours du subtop. Le seul à s'être démarqué pour le moment est évidemment bodyy, recruté par G2 Esports début 2016. Alors qu'il n'avait même pas obtenu 10% des voix, un an et demi plus tard, il terminait top fragger de la finale d'un événement à 765 000 $ de cashprize (les finales ECS S1), soit le deuxième plus gros jamais organisé hors-Major. Bonne pioche pour ceux qui l'avaient désigné comme espoir de l'année.

 

Il y aura donc eu de tout. Des confirmations, des déceptions, des scandales. Reste à voir ce que fera YOUYOU, lauréat en 2015, et tous ceux qui remporteront le titre dans les années à venir. En leur souhaitant un parcours à la NBK ou apEX plutôt qu'à la KQLY.

Merci à GoY, shiGERU et SteeX, et à Cerogrimm pour la bannière

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