Dans une Spodek Arena qui a parfois sonné creux ce week-end malgré un public très présent en général, les IEM Katowice ont offert un spectacle d'excellente qualité. Des poules serrées jusqu'au bout, un match Luminosity - Na'Vi qui nous a sûrement offert la plus belle carte qu'il ait été donné de voir sur CS:GO et une équipe de fnatic qui ne s'arrête pas de gagner : voilà le bilan de ces quatre jours passés en Pologne.
Fnatic, encore et toujours
Six lans disputées, six lans remportées. Le constat est simple et sans bavure : quand fnatic participe à un tournoi, elle le gagne. Depuis l'arrivée de dennis, l'équipe n'a encore jamais perdu de match éliminatoire. Ces IEM n'ont pas dérogé à la règle et ont encore confirmé l'équipe comme la numéro 1 mondiale, à moins d'un mois du prochain Major.
Placée dans la poule A, qui paraissait être la plus relevée, la première phase n'a pourtant pas été de tout repos. Une victoire étriquée contre NiP, 16-14, un NiKo monumental avec 42 frags qui ne fait céder mouz qu'en overtime, 19-17, et même une défaite contre Luminosity, 16-12. Au final, une deuxième place qui oblige les hommes de flusha à disputer un quart de finale.
Seulement voilà, dans l'arbre, fnatic passe aux choses sérieuses. Les Polonais de Virtus.Pro, qui jouaient pourtant chez eux, se font expédier : 16-5 16-8, avec quatorze rounds gagnés en attaque sur Inferno pour les Suédois ! Astralis y aura bien cru un moment, s'emparant de la deuxième map, mais fnatic boucle l'affaire 16-7 sur la dernière. Enfin, pour ce qui devait être la finale de l'année, le match à voir, un fnatic - LG en Bo5, les nordiques ont dégouté les Brésiliens : menés 12-3 sur Overpass puis Inferno, ils revenaient à chaque fois pour gagner en overtime. Entre temps, Cache atterrissait dans leur poche, 16-3. 3-0, 104 000 $, rien à ajouter. Fnatic est la meilleure équipe du monde, olof en est toujours le meilleur joueur, et rien ne semble pouvoir arrêter le jeu collectif presque parfait de ce cinq-là.
Le Brésil confirme… et même plus
Luminosity Gaming, attendue comme l'équipe pouvant faire plier fnatic, aura bien réussi à le faire. En poule seulement. Lors de la finale, FalleN et sa bande ne pourront plus rien faire. Et pourtant, tous les espoirs étaient permis : un parcours quasiment parfait lors de la première phase, que seule une défaite contre NiP, subie alors qu'ils étaient déjà assurés de la première place, venait ternir.
Mais surtout, cette demi-finale contre Na'Vi. Une première carte d'anthologie, incroyable, totalement folle. Sur Overpass, pendant 41 rounds, les deux formations se sont livrées un combat acharné que chaque fan de CS aurait voulu voir se poursuivre toute la nuit et même plus encore. Des aces, des clutchs insensés, des moves jamais vus en compétition, une tonne de suspense : regardez ce match.
La deuxième carte paraît bien fade à côté, mais elle permettra tout de même à LG de gagner sa place en finale. On connaît la suite. L'équipe brésilienne n'a encore rien gagné à l'internationale, butant pour la troisième fois en finale, mais son jeu et ses individualités font d'elles une équipe à mettre dans le très haut du panier. Surtout si TACO, jusque-là considéré comme le point faible de l'équipe, réitère ses très bonnes performances du week-end.
Et ce n'est pas la seule équipe du pays de la samba qui s'est démarquée lors de cette compétition : après avoir raté sa qualification pour le Major, Tempo Storm a superbement réagi en Pologne, sortant des poules après des victoires très nettes contre EnVyUs et Virtus.Pro, 16-7 et 16-9, et étant tout près de l'exploit en quart de finale contre Na'Vi. Malgré un score de 8-0 puis de 12-6 en sa faveur sur la carte décisive, la fougue brésilienne devait céder face à l'expérience de l'Europe de l'est. Une sortie plus que prometteuse pour Tempo Storm et pour HEN1 qui a réussi, le temps d'un week-end, à faire taire sa réputation de netteux.
EnVyUs au fond du trou
Difficile de faire pire. Dans une poule largement à sa portée, EnVyUs a montré un visage méconnaissable pour n'aller chercher qu'une seule victoire. Quatre défaites, dont une dernière face à E-Frag alors que les Français menaient 15-9. Dur à avaler, surtout quand on voit la manière : des rounds-clés perdus alors que l'équipe avait l'avantage, des situations gagnées d'avance (supériorité numérique alors que la bombe est posée) finalement perdues, des ninja defuses encaissés… Rien n'allait ce week-end, comme l'équipe elle-même l'a dit en interview.
Et pourtant, si certains se le demandent, cette formation a encore un vrai potentiel. Derrière 7-14 contre Virtus.Pro, elle ne s'incline finalement que 14-16. Dans un match laborieux et crucial - à ce moment de la compétition - contre FaZe, elle arrivait à se sortir du piège pour gagner 16-12. Il reste un mois à la line-up pour régler ses problèmes internes, arranger la situation et trouver des solutions. Autrement, le rêve américain de Colombus pourrait très vite tourner à la déconfiture.
Et les autres dans tout ça ?
Au milieu de la domination de fnatic et de la montée en puissance du Brésil, d'autres équipes auraient aussi pu s'inviter à la fête. La première est Astralis : impressionnante lors de la phase de groupe avec cinq victoires, l'équipe danoise s'est heurtée au mur fnatic lors de sa demi-finale. Malgré le gain de la deuxième carte, elle s'effondrait sur Inferno, dupreeh terminant sur un piteux 4-19. Astralis perd en demi-finale. Comme d'habitude, a-t-on envie de dire.
Une autre formation à s'être faite remarquer est mousesports : les Allemands ont fait plus que jouer leur rôle de trouble-fête dans leur groupe. Après deux victoires très convaincantes contre NiP et TheMongolz, ils ont essuyé une pluie de regrets. D'abord contre LG, se retrouvant incapables de conclure alors qu'ils menaient 14-8. Résultat, défaite 16-14. Puis contre fnatic : un énorme NiKo portait son équipe, mais celle-ci devait quand même s'incliner en prolongations. 42 kills et +14 pour le bosnien, 37 kills et +19 pour olof : le meilleur joueur au monde sait être là quand il le faut. Mouz confirme son statut d'outsider, mais n'arrive pas encore à aller au-delà.
Pour sa première sortie avec pyth en cinquième homme et THREAT en coach, Ninjas in Pyjamas a alterné le bon et le moins bon. Une sèche défaite d'entrée contre mouz handicapait lourdement f0rest et ses compères pour la suite. Et pourtant, ce n'est qu'au terme de deux rencontres très serrées que fnatic (16-14) puis Na'Vi (16-13) venaient à bout des vétérans suédois. Si l'on ajoute une victoire 16-13 contre LG après avoir été derrière 3-12, même si le match n'avait plus d'enjeu, on obtient un week-end pas si mauvais que ça, où seule la stabilité aura fait défaut. Ne reste plus qu'à confirmer dans un mois, lors du Major. Un type de compétition qu'affectionnent tout particulièrement les ninjas…
Les Polonais de Virtus.Pro, chez eux, n'ont pas montré grand-chose. D'accord, ils sont sortis des poules, mais c'était bien là l'objectif minimum à atteindre pour un tel événement devant leur public. Tout ça pour ensuite se faire envoyer bouler par fnatic et n'inscrire que treize rounds en deux cartes, devant une Spodek Arena bien dépitée devant la performance de l'équipe locale. Virtus.Pro n'était pas en forme avant ce tournoi, et ce dernier ne nous a pas rassurés. Seul point positif, Snax semble avoir retrouvé un peu de son niveau de jeu, sortant même une ninja defuse totalement improbable contre FaZe.
FaZe, tiens. Depuis son arrivée chez le géant américain, l'équipe n'a jamais franchi les poules d'une lan. Elle en avait l'occasion ce week-end en jouant le match de la qualification contre Virtus.Pro. Mais cette terrible erreur qui permet à Snax de désamorcer la bombe a sûrement coûté le match et la qualification à Maikelele & Co : d'un 4-1 avec VP en éco, le score est passé à 3-2 avec des armes de chaque côté. Quand on regarde le score final, victoire 16-13 pour Virtus.Pro, on se dit que la rencontre s'est peut-être jouée là, en effet. Il reste des choses à parfaire chez la line-up cosmopolite.
Côté Na'Vi, flamie a été très bon et, étonnamment, GuardiaN un peu moins. L'AWPer ne s'est pas montré à son avantage dans les matchs qui comptent le plus, surtout contre FalleN en demi-finale, dans un match que le Brésilien aura éclaboussé de sa classe et de son talent. Malgré quelques tricks sympathiques et un top 3-4 loin d'être honteux, Na'Vi a de quoi nourrir quelques regrets.
Chez les petits poucets, la joie non plus n'est pas au rendez-vous : très attendue, TheMongolz n'a finalement pas réussi à s'exprimer dans la poule de la mort. Cinq défaites, et le jeu si agressif qui faisait la réputation de l'équipe absent quasiment tout le long de la lan. Difficile pourtant d'en vouloir aux joueurs asiatiques qui se heurtaient là au très haut niveau. Il sera plus intéressant de les voir contre du subtop mondial.
E-Frag a réussi à sauver la face en arrachant cette victoire contre nV, et c'est tout à son honneur. Mais on pouvait peut-être attendre légèrement mieux de l'équipe bulgare qui avait sûrement les moyens de titiller un peu plus les gros de sa poule. Espérons que ce ne soit que partie remise.
L'ESL s'emmêle un peu les pinceaux
Avec Katowice et Cologne l'an passé, l'ESL nous avait habitué à du très lourd concernant l'organisation et l'ambiance des tournois. Mais cette fois-ci, quelques ratés sont venus gâcher la fête. Tout d'abord, cette décision un peu surprenante d'interdire l'accès au gymnase où se déroulaient les poules à toute la presse. Même HLTV, référence mondiale en terme de Counter-Strike, n'a pu y accéder qu'après d'âpres négociations, sous escorte. Une décision plutôt surprenante, prise pour "des raisons de sécurité et de place", et qui laissait du coup le champ libre à ESL pour tout maîtriser niveau communication.
Une fois arrivée au Spodek pour l'arbre final, la journée du vendredi laissait un goût amer puisque la dernière demi-finale, fnatic - Astralis, soit l'affrontement de deux équipes du Top4 monde, se terminait après trois heures du matin devant une arène quasiment vide ! Si personne ne pouvait prédire que les matchs précédents dureraient aussi longtemps, le retard qui avait été pris avant même le commencement et les délais importants laissés entre deux matchs ont évidemment joué. De plus, toutes les personnes sorties pour prendre l'air ou acheter à manger après les 1/4 n'ont pas pu rentrer dans le Spodek après 21h, l'accès étant interdit par la sécurité, alors que les demi-finales allaient démarrer... Des couacs qui donnent à la compétition un petit goût d'inachevé par rapport aux années précédentes.
Le Classement final :
fnatic : 104 000 $
Luminosity Gaming : 44 000 $
3/4. Astralis : 25 000 $
3/4. Natus Vincere : 23 000 $
5/6. Tempo Storm : 13 000 $
5/6. Virtus.Pro : 13 000 $
7/8. mousesports : 7 000 $
7/8. Faze : 7 000 $
9/10. Ninjas in Pyjamas : 5 000 $
9/10. E-Frag.net : 4 000 $
11/12. EnVyUs : 3 000 $
11/12. TheMongolz : 2 000 $
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