Lors de l'édition 2004 de Roland-Garros, l'Argentin Gaston Gaudio, 44ème mondial, atteint la finale à la surprise générale. Face à son compatriote Guillermo Coria, 3ème mondial et grand favori, tout le monde lui prédit l'enfer. Il perd le premier set 6-0, le deuxième 6-3, et ne parvient à revenir à hauteur qu'au prix de crampes douloureuses. Dans l'ultime manche, au bord du gouffre, il sauve deux balles de match avant de finalement piquer le service adverse pour conclure et remporter le plus beau trophée de sa carrière. Gaston Gaudio pouvait jeter sa raquette en l'air et crier tout son soûl, il était miraculé.
Le scénario de cette finale folle, il est en quelque sorte possible de le retrouver sur Counter-Strike. Une équipe toute proche de la fin peut s'accrocher à la vie, remonter, et finir par gagner la compétition. Que ce soit arrivé en phase de poules ou en grande finale, ces formations ont réussi à sauver des rounds d'élimination pour ensuite atterrir sur le chemin de la gloire.
Les Français, passage obligé pour gagner un Major
Il y a un point commun entre la victoire de Team-LDLC à la DH Winter 2014 et celle d'EnVyUs à la DH Cluj-Napoca 2015, les deux seuls succès français en Major : à chaque fois, les hommes d'Happy sont passés à un round de la défaite lors de leur épopée.
Pour Team-LDLC (NBK, Happy, kioShiMa, shox, SmithZz), c'était en finale, face à Ninjas in Pyjamas (friberg, f0rest, Xizt, GeT_RiGhT, Maikelele). Sur Overpass, troisième et dernière carte, les Français accusent un retard de 4-11 à la mi-match. Ils vont mettre en place une défense de fer sur le second side mais restent trop justes pour empêcher les Suédois d'atteindre en premier la barre fatidique des 15 rounds, à 13-15.
En terres ennemies, les Français vont vivre cinq minutes sous très haute tension. Ils résistent d'abord à une agression B en 4vs4, avant de démanteler l'ultime CPL en A des NiP lors du dernier round. 15-15, Team-LDLC est sortie de la tempête. L'overtime lui sourira et donnera au drapeau bleu-blanc-rouge son premier titre d'une telle envergure sur CS:GO.
Le premier sacre français en Major à revivre en vidéo
Un an plus tard environ, on prend les mêmes ou presque, apEX et kennyS ayant remplacé shox et SmithZz et la line-up ayant été transférée chez EnVyUs, et on recommence. Un peu plus tôt cependant puisque c'est en demi-finale que le sauvetage aura lieu, face à des G2 (rain, Maikelele, fox, dennis, jkaem) bouillants. Ces derniers remportent Dust2, puis Inferno file en overtime. À 18 partout, G2 frappe fort : un, deux, trois rounds inscrits en défense. Sans faute. EnVyUs doit faire la même ou ce sera perdu. Et l'ambiance n'est pas à la fête sur le Teamspeak tricolore.
Ce qu'il faut savoir c'est qu'en Major, t'as deux minutes entre les sides. Je pense que pendant ces deux minutes, personne n'a parlé. On aurait dit que notre mère était morte, c'était vraiment horrible. L'attente était très longue. On regarde et on se dit « y a 1-0 pour eux, ils ont trois balles de match, on rentre à la maison ». |
Aussi pessimistes qu'ils soient, les EnVyUs n'auront pas besoin d'avancer leurs billets d'avion. Portés par NBK et son autosniper arboré pour cette grande occasion, ils vont chanter le même refrain que leur adversaire du jour : un, deux, trois rounds de suite, sans jamais perdre plus de deux hommes. Le miracle a eu lieu. G2 n'inscrira plus aucun round sur Inferno et s'effondrera sur Cache, troisième map, 7-16. Les Français foncent vers la finale où ils colleront un 2-0 à Na'Vi pour leur future happy end.
“Quelle carte brutale a été Inferno, l'une des choses les plus accrochées qu'il m'ait été donné de voir.”
James Bardolph, commentateur de ce match
EnVyUs s'est amusée à retenter l'expérience de l'élimination imminente un peu plus d'un an plus tard. Pas en Major, mais lors des Finales WESG 2016, l'événement le mieux doté de l'histoire de Counter-Strike avec son million et demi de dollars de cashprize. Avec la même line-up à l'exception de kioShiMa, remplacé par SIXER, les joueurs vont vivre une situation similaire à celle de la DH Cluj-Napoca. Toujours en demi-finale, cette fois-ci contre Space Soldiers (MAJ3R, XANTARES, ngiN, paz, DESPE), ils vont devoir sauver deux rounds de match sur la deuxième carte, en overtime à 16-18, alors qu'ils évoluent en attaque sur Cobblestone.
Un rush efficace en B puis une nouvelle offensive en B, en 3vs3, remettront les tricolores dans le sens de la marche. Ils l'emporteront lors de l'overtime suivant. La suite sera au moins aussi tendue étant donné qu'il faudra attendre le 30ème round de Dust2, dernière map, pour qu'EnVy assure son passage en finale. Space Soldiers parviendra à sauver un round de match, mais pas deux. Cruel pour les Turques, mais en matière de résurrection, Happy et NBK commençaient à avoir une sacrée bouteille.
Après la finale remportée contre Kinguin, la main sur un coeur qui a dû battre bien fort lors de ces WESG
(photo : HLTV)
Enfin, G2 (shox, bodyy, kennyS, apEX, NBK) a également fait des frayeurs à ses supporters lors de la DreamHack Masters Malmö 2017. Face à SK (FalleN, fer, coldzera, TACO, felps) en quart de finale, les Français entrevoient la porte de sortie à 11-16 / 10-15, d'autant plus qu'ils évoluent alors en attaque sur Inferno. Mais une agression banane assez incompréhensible des Brésiliens leur offre un round gratuit et le début d'un comeback.
Il n'en faudra pas plus pour inverser la dynamique de la rencontre. G2 change de visage, arrache la prolongation et la map, puis enchaîne avec brio sur Mirage. SK est battue et ni NiP en demi-finale, ni North en finale ne pourront empêcher la victoire française à Malmö.
FaZe fait rêver les amateurs d'uchronie
Et si FaZe avait remporté l'ELEAGUE Major 2018 ? Et si FaZe avait gagné à Katowice deux mois plus tard ? Est-ce que cela aurait enfin pleinement légitimé les équipes internationales ? Est-ce que cela aurait été le début d'une ère FaZe ? Autant de questions auxquelles nous n'aurons jamais la réponse mais qui raviront les fans d'uchronie, ce genre fictionnel qui se demande ce qui se serait passé si un ou plusieurs éléments de l'Histoire avaient été différents.
FaZe (rain, karrigan, NiKo, GuardiaN, olofmeister) était pourtant toute près de faire naître ce futur. À un round près à chaque fois, en fait. D'abord à l'ELEAGUE Major donc, où, largement favorite de la finale contre Cloud9 (Stewie2K, Skadoodle, autimatic, tarik, RUSH), la formation n'a pas été capable de conclure malgré quatre rounds de match sur Inferno, map décisive. Portés par le public de Boston, les Américains de C9 résistent aux agressions alternées en A et B sans jamais trembler. Sur sa dernière chance, FaZe joue contre la montre en rushant le B dans les dernières secondes, mais Stewie2K, laissé seul sur le bombsite avec son AWP, fait le café et envoie tout le monde en prolongations.
Il y avait 15-11, mes coéquipiers pensaient que c'était plié. Ils se sont mis à faire des moves impatients, et plus ça devenait serré, plus ils étaient stressés et nerveux à l'idée de perdre. On ne jouait pas avec l'esprit clair, les calls n'étaient pas fluides. À 15-14 par exemple, on est dans le mid à 20 secondes de la fin du round, et le call est « on revient en arrière et on rush le B ». Mais il n'y avait plus le temps pour nettoyer le BP et poser la bombe. Sur ce genre de décision, on voit bien qu'on n'est plus dedans. Il n'y a personne à blâmer. Ce n'est pas la faute de karrigan, de NiKo, de moi, de personne. On est tous humains, on ne peut rien faire contre ça. |
Les hommes au F bariolé ne pourront plus rien faire d'autre que repousser l'échéance finale lors des prolongations, sauvant trois rounds de match avant de céder au quatrième. Quasiment éliminée de la compétition dès la deuxième phase de ronde suisse, jamais donnée favorite en play-offs, que ce soit en quart face à G2, en demie face à SK ou en finale face à FaZe, Cloud9 a réalisé le coup parfait. De quoi entrer dans l'histoire du Counter-Strike américain, et laisser des regrets à FaZe pour l'éternité.
Grosse remise en question pour NiKo après l'ELEAGUE |
La line-up de NiKo a l'occasion de se rattraper deux mois plus tard, lors des IEM Katowice. Certes, ce n'est pas un Major, mais une victoire dans l'antre polonaise, ça en impose sur un CV. Elle parvient une nouvelle fois à atteindre la finale et se retrouve encore favorite, ce coup-ci face à fnatic (JW, flusha, KRiMZ, Golden, Lekr0). Mais une fois sur le serveur, tout se complique : fnatic se débat, les rounds s'enchaînent, les maps se suivent et ne se ressemblent pas et après plus de quatre heures de match, l'égalité est parfaite, 2 cartes partout. Il faut Train pour décider du vainqueur final.
fnatic se détache à mi-match et file vers le titre, mais FaZe ne veut pas revivre une nouvelle désillusion et se reprend. À 15-14, la voilà devant. Il n'y a plus qu'à clore les débats. Le combat final a lieu en B, en 3vs3 qui se transforme vite en 2vs1. flusha entretient les derniers espoirs fnatic. Déjà phénoménal tout au long de la finale, il ne va pas faillir à sa tâche au plus crucial des moments. Le clutch est gagné, prolongations.
Chez FaZe, les flashbacks de la finale perdue contre Cloud9 ressurgissent. À raison : six rounds plus tard, les fnatic sautent de joie. Écroulé devant son écran à Boston, karrigan est maintenant simplement désabusé, davantage en colère que triste, face à cette défaite de trop. Côté fnatic, le messie s'appelle donc flusha. Pour les Suédois, Katowice sera une des rares éclaircies d'une année 2018 ensuite marquée par des changements de joueurs discutables et des résultats majoritairement décevants.
À Katowice, on a perdu à cause de notre stupidité et du stress. Mes coéquipiers voulaient tellement gagner. À 15-14, quand on est en 2vs1 avec olof contre flusha, tout le monde parlait et nous disait quoi faire, on ne pouvait pas communiquer proprement avec olof. On n'a pas pu se mettre d'accord entre nous deux, et flusha a gagné le round... GuardiaN, parlant de la finale de Katowice 2018 |
mousesports aime se faire peur
Déjà bien placée dans la catégorie "on gagne un tournoi mais le titre de MVP revient à un joueur adverse", mousesports se démarque aussi chez les miraculés en ayant gagné deux tournois après avoir regardé l'élimination dans les yeux.
La première fois, c'était début 2018, à l'occasion de la StarLadder i-League saison 4. mousesports (chrisJ, oskar, ropz, suNny, STYKO) atteint la finale où l'attend Na'Vi (Edward, flamie, Zeus, s1mple, electronic), qui part avec deux avantages : le public ukrainien est entièrement acquis à sa cause, et s1mple est dans la forme de sa vie.
mouz perd la première map, se défend mieux sur la seconde mais ne peut empêcher Na'Vi de se procurer un round de tournoi à 15-14. En 3vs4, la line-up européenne force le split A et trouve les ouvertures nécessaires. Edward ne peut pas clutch, 15-15, les locaux ont laissé passer leur chance. Ils survivront miraculeusement au premier overtime grâce à un 1vs2 d'electronic à 17-18 avant que Mirage ne glisse définitivement entre leurs doigts, 22-18 pour mouz.
Train sera bien moins accrochée et mousesports l'emportera sans trop de difficulté, 16-9, s'offrant ainsi un trophée que Na'Vi aurait pu gagner une heure et demie plus tôt. chrisJ, auteur d'un double frag décisif à 14-15 sur Mirage, en aura décidé autrement.
Mine de rien, cette line-up mousesports avait de la gueule
La deuxième fois, c'était fin 2019, pour les CS:GO Asia Championships, avec une équipe différente (chrisJ, ropz, karrigan, woxic, frozen). Et la tâche était bien plus ardue : il ne s'agissait plus de sauver un petit round de match, mais de survivre à sept, en évoluant en attaque sur Inferno ! L'exploit a lieu en demi-finale, face à des TYLOO (somebody, BnTeT, AttackeR, Summer, Freeman) en pleine bourre à domicile, qui ont déjà roulé sur la première carte. Seul un grain de sable nommé woxic va les priver d'une grande finale. À 8-15, il se retrouve en 1vs2 sur le BP B après un rush qui ne s'est pas vraiment déroulé comme prévu. Il ramasse un AWP, pose la bombe, se cache C3 puis double décal' au bon moment pour maintenir les siens en vie.
mousesports respire et peut entamer son comeback. Round après round, les hommes de karrigan reviennent, gérant les agressions et les petits achats adverses, déboulant en alternance en A et en B. Ils ne se feront plus jamais aussi peur qu'à 8-15, gardant toujours au moins deux joueurs debout à la fin de chaque round. Impériale jusque-là, la défense de TYLOO n'en finit plus de se fissurer et l'égalité s'avère inéluctable. Les Chinois se remettront dedans bien trop tard, après avoir encaissé 9 rounds de suite en défense, de 8-15 à 17-15. mouz pique Inferno 19-17. Dust2 sera tout aussi cruelle pour TYLOO, avec un revers 14-16 suite à un 1vs3 de woxic au dernier round.
mousesports passe en finale par miracle. Elle y aura beaucoup moins de difficultés face à ENCE, 16-10 / 16-11. Cette victoire obtenue après bien des frayeurs servira de base à sa superbe fin d'année : la formation l'emportera aux Finales ESL Pro League S10, éliminant l'immense favori Astralis en demi-finale, ainsi qu'au cs_summit #5, malgré les problèmes de visa de woxic et l'absence de karrigan pendant la majeure partie de la finale.
Eux aussi se sont vus éliminés avant de l'emporter
En grosses difficultés tout au long de l'année 2017 après deux premiers mois tonitruants, les Virtus.pro (NEO, TaZ, pasha, Snax, byali) sont tout proches de s'offrir un baroud d'honneur de luxe à l'EPICENTER. L'invitation directe des Polonais pour le tournoi a fait couler de l'encre au vu de leurs résultats précédents, surtout quand FaZe ou Team Liquid ont dû en parallèle passer par les qualifications. Il faut aussi dire que les liens directs entre la structure Virtus.pro et l'organisateur derrière l'EPICENTER, par le biais du groupe ESforce, n'ont pas été bien vus, évidemment.
Mais en Russie, Virtus.pro va retrouver toute sa fougue et presque faire oublier ce conflit d'intérêts. Au terme de trois rencontres serrées, la formation sort Gambit, FaZe puis G2 pour atteindre la finale. Le Bo5 face aux Brésiliens de SK (FalleN, fer, coldzera, TACO, boltz), que tout le monde voit déjà au sommet, paraît trop compliqué à gérer ? Il n'en est rien. Virtus.pro remonte le temps et offre une performance digne de ses plus grandes heures, poussant jusqu'à la cinquième map, jusqu'à mener 15-13, jusqu'à s'offrir deux rounds d'EPICENTER.
Mais l'esport est cruel. Si cette histoire figure dans cet article, ce n'est pas parce que Virtus.pro a conclu. C'est parce que SK a survécu. FalleN & Co resserrent leurs lignes, le sniper rentre un triple kill décisif à 15-13, boltz y va de son quadruplé à 15-14. Virtus.pro aura deux autres chances durant l'overtime, dont la plus belle à 18-17, en 4vs2, mais FalleN et boltz, encore eux, retournent brillamment la situation, dans un round où les poignets tremblaient de chaque côté.
En trois secondes, boltz sauve un round de match et envoie tout le monde en prolongations
SK enterre les derniers espoirs polonais peu de temps après en s'imposant 22-18. Par quatre fois, les Brésiliens passèrent à un rien de la défaite. Par quatre fois, ils surent résister. Ce revers cruel fut le dernier acte de bravoure de ce cinq Virtus.pro, qui commencera à se déliter quatre mois plus tard avec la mise à l'écart de TaZ.
“Le 2vs4 était incroyable et nous a redonné de la confiance, tandis que Virtus.pro a perdu la sienne ici.”
coldzera, joueur SK et MVP du tournoi
Les débuts de CS:GO n'ont pas été épargnés par ces miracles. En 2013, ce sont les Ninjas in Pyjamas (friberg, f0rest, Xizt, GeT_RiGhT, Fifflaren) qui furent sauvés des eaux à la DH Summer. Méconnaissables lors du premier jour de compétition, ils font face à une fin prématurée contre les Team X (pronax, pyth, rdl, Spitfire, lidde) lorsque ces derniers mènent 15-10 dans leur match de loser bracket.
En souffrance à chaque round, les ninjas enchaînent pourtant les reprises de BP décisives. La plus fameuse arrive à 15-11, quand Xizt désamorce dans une fumigène au nez et à la barbe de trois adversaires, justifiant ainsi la première moitié du nom de son équipe. NiP aurait sans doute dû perdre cent fois ce jour-là mais Team X ne parviendra jamais à achever la bête, malgré cinq rounds de match dans le temps réglementaire puis un autre lors des prolongations. L'ancienne meilleure équipe du monde s'en sort à 22-20.
La célébrissime ninja defuse de Xizt, avec le commentateur anglophone qui gâche tout en se trompant de pseudo
Ninjas in Pyjamas tirera rapidement les leçons de cet avertissement. La suite de la DreamHack sera une démonstration : à l'exception d'une carte perdue 14-16 en quart de finale face aux CPH Wolves, tout le monde prendra tarif en play-offs. Epsilon sera démantelée en finale, 16-5 / 16-2. Il ne fallait pas trop titiller NiP à cette époque. Pour l'anecdote, les Epsilon prendront leur revanche six mois plus tard lors de la DH Winter, en gagnant la finale face aux ninjas, dans ce qui était le premier Major de l'histoire de CS:GO. Ils avaient entre temps été recrutés par fnatic et avaient également effectué un changement de joueur en enrôlant... pronax, malheureux leader des Team X incapables de finir le boulot. La vengeance est un plat qui se mange froid.
Et puis, comment ne pas parler de la remontée fantastique d'Ubinited (missharvey, potter, sapphiRe, ali, jso) ? Finale de l'ESWC féminine 2012, les Allemandes d'ALTERNATE (beyoNd, kathi, nici, iRene, zAAz) explosent les Américaines d'Ubinited, 16-7 / 15-9. La messe semble dite. À moins que celles qui étaient presque à terre se réveillent ? Et se mettent à enchaîner les rounds en attaque sur Dust2 ? Six rounds plus tard, overtime, onze rounds plus tard, 22-19 pour Ubinited.
Un seul miracle, ça ne suffit pas, il en faut un deuxième. Alors rebelote sur Inferno, où ALTERNATE prend les devants 13-2 puis 15-10. Et Ubinited va remettre ça en frôlant le précipice autant de fois que nécessaire pour aller chercher la prolongation. Et s'y imposer, évidemment, 19-17. 11 rounds de match sauvés sur deux maps, les premières championnes du monde sur CS:GO ont fait une Thésée ou une Hercule, comme diraient les amateurs de mythologie : aller en Enfer et en revenir.
Après deux telles remontées, la bannière étoilée pouvait flotter haut sur l'ESWC
Tout récemment, mais en ligne, merci le Covid, on pourrait également citer BIG, sacrée à la DH Masters Spring après avoir sauvé un round de match en grande finale contre G2. À 14-15 sur Mirage, cinquième et dernière map, les Allemands réussissent leur retake du B en 3vs2 pour rester en vie. Ils termineront le travail dès le premier overtime, 19-17.
Sans avoir remporté de tournoi ensuite, Quantum Bellator Fire (Boombl4, Kvik, waterfaLLZ, jmqa, balblna) peut aussi entrer dans cette catégorie d'équipes miraculées. La formation russe, phénomène de l'ELEAGUE Major 2018 en y obtenant le statut de Légende et un top 5/8 final alors que personne ne la voyait passer la première phase, aurait pu voir son aventure se terminer beaucoup plus tôt. Trois mois avant le Major, à Bucarest, lors du Minor CIS, QBF avait failli se faire sortir en dernière position de son groupe par Tengri (Ramz1k, sonic, flomaster, hippo, SNk).
Heureusement, la formation sauva les deux rounds de match auxquels elle faisait face, dont un avec quatre pistolets comme seules armes, puis enchaîna les succès, pour l'histoire qu'on connaît. Boombl4 s'en souvient parfaitement, et pour cause : sans miracle à Bucarest, pas de Major, pas de performance sortie d'on ne sait où, pas de repérage de la part des Na'Vi, et une vie bien différente pour lui aujourd'hui.
On a fini par gagner notre match éliminatoire contre Tengri après avoir perdu la première map et avoir été derrière 13-15 sur Mirage, en terro. Je m'en rappelle comme si c'était hier : on a forcé l'achat avec des Tec-9, j'ai proposé qu'on fasse une exécution, les autres ont approuvé, et finalement on l'a emporté en overtime. Ça vaut le coup de noter que sur ce premier round de match, Ramz1k (joueur de Tengri) nous a courus dessus tout seul, ce qui nous a permis de récupérer son AWP puis une M4, qui ont servi à tuer le reste de son équipe. Plus tard, j'ai plaisanté avec lui à propos de ça, comme quoi je lui devais ma carrière. |
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