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SL i-League S2 : Pourquoi faut-il regarder ?
Deux mois après la dernière grande compétition internationale, en l'occurence le dernier Major, l'ESL One Cologne, et quelques jours après les deux semaines de pause décrétées par plusieurs des meilleures équipes du globe, tous les yeux se tourneront ce week-end vers la capitale ukrainienne, Kiev. Cette grande ville de Counter-Strike grâce notamment aux différents événements Starladder sera le théâtre de la rentrée de la plupart des meilleures équipes européennes qui y débuteront leur nouvelle saison.
Avec 300 000 $ de dotations, seize équipes et un format similaire à celui utilisé lors des Majors, ces finales de cette deuxième saison de la Starladder i-League promettent un spectacle de haut vol durant les cinq prochains jours. Les transferts effectués dans l'inter-saison donnent un intérêt tout particulier pour cette compétition dont des enseignements pourront être tirés. La rédaction vous propose de nous concentrer sur quelques-uns des principaux enjeux de ce tournoi. Ces fameuses "story-lines" que les anglophiles apprécient tant. Alors, pourquoi il faut être devant son stream cette semaine ?
Parce que c'est la première apparition en lan de GODSENT
La France déçoit rarement lorsqu'il s'agit de faire du bruit avec son mercato interne mais que dire de la Suède ? La plus grande nation de l'histoire de Counter-Strike a vu deux de ses meilleurs représentants s'échanger des joueurs, faisant de cette annonce conjointe l'une des plus importantes de l'année. Les anciens numéros uns mondiaux de chez fnatic se sont séparés en deux clans, l'un restant dans le navire, l'autre le quittant pour rejoindre le projet GODSENT dirigé par le chef d'orchestre, Markus "pronax" Wallsten. Selon l'avis général, ce dernier serait le grand gagnant dans l'histoire puisqu'il retrouverait une équipe compétitive au plus haut niveau avec la légitime ambition de redevenir la meilleure au monde.
De retour sous le commandement du plus beau sourire de la scène, Robin "flusha" Rönnquist et Jesper "JW" Wecksell espèrent retrouver une dynamique semblable à celles qu'ils avaient connu lors des fins 2014 et 2015. Le bilan depuis trois semaines est assez mitigé. Les GODSENT ont loupé leur qualification pour la saison ESL Pro League et l'ESL One New York, battus respectivement par Virtus.Pro et FaZe. Côté positif, les Suédois sont toujours en lice pour des places dans la prochaine saison de l'E-League ainsi que pour l'EPICENTER avec deux victoires notables en BO3 sur Mousesports et Heroic.
Vous l'avez compris, ce n'est pas un départ canon pour cette formation inédite mais pourtant si familière. Ce premier déplacement en lan arrive à point nommé après près d'un mois de préparation. Dans un groupe A sans réel mastodonte, le highseed dans l'arbre final est clairement accessible. Pour autant, le niveau de la poule est assez homogène et comporte surtout des équipes qui se sont fait une spécialité des BO1. dignitas et HellRaisers sont des équipes redoutables en début de tournoi et peuvent l'espace d'une heure élever leur performance en jeu à des niveaux surprenants.
Reste à éclaircir l'énigme NiP qui affichera la même formation finaliste de la DH Winter 2014 avec Maikelele. Une rencontre entre les deux clans donne l'eau à la bouche. Il y a ainsi une vraie probabilité de voir GODSENT en quart de finale. Un highseed ou lowseed changera certainement beaucoup de choses. Ne pas repartir de Kiev avec une victoire référence en BO3 serait une déception à la vue de l'engouement bâti autour de cette composition.
GODSENT enfin au niveau attendu ? (crédit : DreamHack)
Parce qu'on veut voir où en est G2
Nous les avions quitté sur deux déceptions consécutives lors de l'ESL One Cologne et des finales de l'E-League Saison 1 (avec Fuks à la place de RpK) en juillet dernier. Les numéros uns français nous ont d'abord fait peur lors de la reprise en s'inclinant sur les six premières cartes de l'ESL Pro League avant d'enfin rebondir et renverser la tendance, bien que leurs chances de qualification pour les finales au Brésil soient d'ores et déjà compromises.
On attend beaucoup des hommes de Richard "shox" Papillon pour la simple et bonne raison qu'ils ont prouvé qu'ils étaient capables de remporter un événement de grand envergure avec leur formation actuelle. Pour ceux qui ont besoin d'un rafraichissement, les G2 ont dominé les finales des eSports Championship Series, écrasant coup sur coup fnatic et Luminosity, futur SK.
La barrière psychologique en Major semble être encore un vrai problème pour ces joueurs. Souvent, lors de leurs différents échecs, le format avait été mis en cause. Ces finales à Kiev seront un bon indicateur sur la pertinence de ce propos récurrent. Avec un format similaire aux Majors, les coéquipiers du jeune Alexandre "bodyy" Pianaro craqueront-ils une nouvelle fois dans un match décisif à l'abord des play-offs ?
Cette fois, un échec dès les groupes serait catastrophique. Le niveau de la poule n'est objectivement pas si relevé que cela. Seuls les FaZe pourraient leur causer du tort mais il est difficile de voir les G2 perdre dans un hypothétique BO3 contre les Coréeens de MVP ou FlipSid3. Sur l'ensemble de la compétition, le pari de voir G2 en quarts de finale est sans doute le plus probable. Une fois les poules passées, G2 pourra faire valoir sa relative stabilité pour prendre le dessus sur de nouvelles formations et pourquoi pas s'imposer ? La performance serait grande. Une demi-finale serait rassurante et semble être un objectif minimum.
EnVyUs, la deuxième équipe tricolore présente à Kiev, aurait mérité ses quelques paragraphes mais l'absence de Nathan "NBK" Schmitt remplacé provisoirement par Christophe "SIXER" Xia, ne permettra pas aux nV de tirer de grandes conclusions sur cet événement que ce soit en cas de bon ou de moins bon résultat. Il y aura davantage à apprendre du côté de leurs rivaux.
Ne pas passer les poules serait une grosse contre-perfomance
Parce que Astralis et Heroic, les deux jumelles rivales, vont s'affronter
Les coéquipiers de Nicolaï "device" Reedtz ont ouvert la voie à une nouvelle mode organisationnelle sur CS:GO, celle de l'auto-gestion. En fondant Astralis, les Danois savaient qu'ils allaient faire partie des pionniers dans ce domaine. Près d'un an après sa création, c'est au tour de leurs rivaux nationaux, anciennement chez SK notamment, de créer leur propre organisation nommée Heroic.
S'il est trop tôt pour dégager une réelle dynamique, une chose est sûre, ces deux organisations jumelles mais bien rivales ont connu des débuts bien différents. Alors qu'ils étaient considérés comme l'une des deux meilleures équipes du monde, les Astralis n'ont plus jamais regoûté à la victoire depuis leur fondation. Pis encore, ils n'ont pas réussi à maintenir leur rang dans la hiérarchie mondiale glissant peu à peu jusqu'à la sixième place du classement de HLTV.org. Dernièrement, leur contre-performance dans une lan locale, la PowerLAN, où ils n'ont même pas atteint la finale, a lancé un grand froid dans la communauté.
En face, les Heroic de Michael "Friis" Jørgensen ont justement mis un coup de pied dans la fourmilière danoise en remportant cette fameuse PowerLAN, battant donc Astralis puis dignitas. Une victoire qui confirme leur statut de numéro deux nationaux en attendant peut-être mieux cette semaine à Kiev où ils peuvent une nouvelle fois mettre la pression sur Astralis qu'ils affronteront en ouverture de cette poule C.
Ce derby danois sera donc lourd de conséquences pour la suite du tournoi mais plus globalement pour la hiérarchie scandinave. On a presque envie de les voir s'affronter une seconde fois dans le match décisif en BO3. Un scénario très probable étant donné que Natus Vincere, à domicile, semble tout de même un ton au-dessus de ces deux formations et les Chinois de TyLoo, un ton en-dessous.
Astralis ne peut pas perdre une nouvelle fois contre Heroic s'il veut rester le leader danois
Parce qu'on veut enfin juger le mercato de Na`Vi et FaZe
s1mple chez les premiers, allu chez les deuxièmes. Ce sont les deux recrues qui ont marqué la fin de l'été. Ce seront sans doute les deux joueurs les plus en vue de la compétition tant tout le monde sait à quel point ils sont monstrueux individuellement. Bonne nouvelle pour les deux formations, il semblerait que starix et RobbaN puissent endosser leur rôle de coach stratège lors de cette compétition. Peut-être donc l'une des dernières occasions de les voir à leur plein potentiel.
Natus Vincere jouera à domicile devant l'un des publics dont la ferveur authentique et patriote n'est plus à présenter. Historiquement, cela leur a très souvent pour ne pas dire toujours bien réussi. La semaine de bootcamp passée dans les locaux de HyperX en compagnie des SK Gaming leur a permis de préparer cet événement dans les meilleures conditions possibles. Les jaunes et noirs seront sans doute les mieux préparés et donc les grands favoris à la victoire finale. Tout autre résultat qu'une grande finale serait décevant.
Côté FaZe, l'arrivée d'allu a semble-t-elle apporté un nouvel air à une formation dont les récents résultats laissent à penser qu'elle sera un adversaire de taille à Kiev. A deux doigts de se qualifier pour l'ESL One New York, les FaZe sont très bien partis en ESL Pro League où ils affichent un beau ratio de huit victoires pour quatre défaites. Dans une poule où ils peuvent prétendre sans être taxés de prétentieux aux quarts de finale, les FaZe n'auront pas grand chose à perdre une fois les groupes passés. Une demi-finale serait une très bonne performance.
Première sortie en lan pour s1mple et allu sous leurs nouvelles couleurs. Qui sera le meilleur étalon de sa nouvelle écurie ?
Première sortie sous les couleurs jaunes et noires pour s1mple
Parce qu'on veut voir les Asiatiques remporter leur premier BO3 face à l'Europe
Rarement des tournois offrent autant de slots à l'Asie. Souvent, cette région encore considérée comme mineure est dotée d'un slot voire deux, tout au plus. Merci à la Starladder qui nous permettra d'observer trois des meilleures équipes asiatiques et de les voir se confronter au gratin européen.
Les adeptes de la scène chinoise seront servis puisque les deux meilleurs représentants de l'Empire du Milieu seront de la partie. Grands rivaux localement, les TyLoo et les VG.CyberZen se retrouvent de manière récurrente, presque traditionnelle, dans les finales des compétitions chinoises. Avantage aux TyLoo.
Celui qui sous-estimera TyLoo a sans doute raté cet extraordinaire tournoi qualificatif de l'ESL One Cologne où les Chinois étaient près d'un exploit considérable. En battant les Brésiliens d'Immortals, les Américains de Splyce et accrochant Cloud9, on peut dire que nous étions à deux doigts d'avoir une équipe chinoise au dernier Major. TyLoo et VG.CyberZen tenteront ici de passer à la prochaine étape dans leur évolution, c'est-à-dire remporter un Bo3 face à une équipe européenne. Une tâche ardue pour les deux qui ont écopé des deux poules les plus relevées. Ils n'auront rien à perdre.
Concernant MVP.Project, les Sud-Coréens sont un ton en-dessous de leurs compatriotes chinois et sont donc d'ores et déjà condammés dans ce tournoi. Cependant, c'est un rendez-vous important pour eux qui affronteront pour la première fois des équipes du Vieux Continent. Une expérience enrichissante à n'en pas douter.
Début des hostilités, demain à 10h
