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SL i-League S3 : Qui triomphera à Kiev ?
Cela fait plus de deux mois qu'une équipe française n'a pas disputé de lan au plus haut niveau. Depuis le Major, en fait. Ni G2 ni EnVyUs n'ont pour l'instant pu étrenner leur nouvelle line-up offline, une drôle de situation qui prendra fin cette semaine pour la première nommée. Qualifié pour les finales SL i-League S3 en battant... EnVy en qualification, G2 va enfin pouvoir se tester face aux meilleurs. Mais plus que ça, ce tournoi ukrainien sera aussi l'occasion de voir le nouveau cinq de NiP, de revoir FaZe avec NiKo, de savoir si Astralis peut garder son statut de meilleure formation du monde, et de scruter beaucoup d'autres choses.
G2 va faire le grand saut
Ils l'ont répété à foison, il faut leur laisser du temps. Deux mois après avoir fait basculer la scène française, les cinq compères de chez G2 se retrouvent face à leur premier gros test. Finis les matchs en ligne, cette sortie va être la première pour shox et ses hommes. Est-ce que ces 60 jours auront été suffisants pour commencer à pouvoir concurrencer les meilleurs ? Leurs résultats en ligne ne sont pas franchement flamboyants pour le moment, même si le sans-faute de la semaine dernière en Pro League (trois matchs remportés face à fnatic et LDLC) a rassuré, et que leurs adversaires eux-mêmes disent du bien de l'équipe française.
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Je ne comprends pas le classement de l'ESL Pro League... À chaque fois qu'on pracc contre G2, j'ai l'impression d'affronter DE LOIN la meilleure équipe du monde. Sans exagération.
Il ne faut pas se faire d'illusions, la pression va être grande sur les épaules des joueurs. Toute la communauté meurt d'impatience de revoir des Français performer dans les plus gros tournois, et un échec dès ce premier essai serait compliqué à vivre du point de vue des supporters. Côté joueurs, des objectifs clairs ont sûrement été définis, et plus que le résultat en lui-même ce sera surtout la manière qui comptera. Une élimination en poules après s'être pris trois fois 16-8 sera forcément décevante. Une sortie au même stade après une défaite 20-22 face à un favori lors du dernier match serait sans doute plus frustrante mais aussi un peu plus satisfaisante.
Évidemment, voir G2 atteindre l'arbre final serait un gros point positif. Mais dans ce format suisse si propice aux surprises, ce sera complexe, et il faudra savoir vite s'adapter à des adversaires encore inconnus pour le moment. Le premier match face à une équipe de NiP en pleine bourre depuis l'arrivée de draken sera déjà un très gros morceau. Et pour la suite... Il faudra croiser les doigts. Enfin pas trop quand même, ce n'est pas le plus pratique pour tenir sa souris.
Le dessin c'est bien, mais voir ces cinq-là en vrai, c'est mieux (crédit : G2 Esports)
La lune de miel de NiP va-t-elle avoir lieu ?
NiP a fait du NiP : l'équipe n'arrivait plus à rien mais le quatuor habituel friberg - Xizt - f0rest - GeT_RiGhT ne s'est pas séparé pour autant et s'est contenté de dire au revoir à pyth. Pas le meilleur durant l'année passée mais loin d'être le moins bon. Pour le remplacer, le bon sens est pour une fois apparu aux ninjas et le recrutement de draken, pur sniper de chez Epsilon, a enfin permis à f0rest de reprendre l'arme à plein temps, un moindre mal.
Comme d'habitude, cet unique transfert a totalement relancé une formation qui était à la peine quelques jours plus tôt et depuis, NiP a collé du 2-0 à Kinguin, LDLC et fnatic, ne concédant qu'une seule carte à Na'Vi mercredi soir. GeT_RiGhT a retrouvé (un peu) de sa superbe, et les fonds du classement de Pro League ne semblent plus être qu'un mauvais souvenir pour les Suédois.
Invitée aux finales i-League en tant que tenante du titre, le seul petit problème qui peut se poser à l'équipe est la précocité de cet événement : même si les résultats en ligne sont bons, ça ne fait qu'un peu plus de deux semaines que draken est là, un délai court. Et puis on se rappelle que NiP avait gagné la précédente saison avec Maikelele alors qu'il n'était là que depuis le même laps de temps et on se dit que, pourquoi pas ? NiP n'a pas grand chose à perdre : si elle se fait sortir tôt, elle dira qu'elle n'était pas encore prête. Si elle s'en sort bien, alors ce ne sera qu'encourageant pour la suite. Tout de même, ce serait également bien qu'un friberg sorte un tournoi au moins correct, pour montrer que le garder alors qu'il rame depuis deux ans est un choix judicieux.
L'arrivée de draken pourra-t-elle vraiment relancer NiP ?
Na'Vi, une histoire de patience
On pensait que l'arrivée de s1mple allait faire de Na'Vi la meilleure équipe du monde. La victoire à l'ESL One New York semblait être le début idéal d'une mainmise sur la scène compétitive. Et en fait, pas du tout. Rien n'a vraiment été depuis et si ce n'est la conservation du statut de Légende en Major, Na'Vi a plus déçu qu'autre chose. Tensions internes, mauvaise définition des rôles, tout y est passé. L'équipe de l'est s'est montrée patiente cet hiver, a décidé de ne rien changer, de simplement travailler et parler pour résoudre tout ce qui n'allait pas.
Récemment, starix a quitté son rôle de coach, qu'il occupait depuis deux ans. Une volonté de renouvellement qui s'est aussi exprimée par la prise du capitanat de l'équipe par GuardiaN, qui l'a lui-même annoncé en interview. Il précisait également que la formation avait effectué de nombreux changements en jeu, qu'elle possédait enfin "un réel esprit d'équipe" et que certains avaient réalisé que cette line-up pouvait devenir "un formidable adversaire aux meilleurs du monde".
Côté résultats, Na'Vi n'a plus atteint le top 4 d'un tournoi depuis l'EPICENTER, en octobre. Détruite par Astralis en quart de finale à Katowice, elle affiche pourtant un solide niveau en ligne, trustant actuellement le podium de la Pro League. Grâce à un petit coup de pouce des organisateurs qui l'ont placé dans le chapeau 1 lors du tirage au sort – alors que des équipes comme North ou FaZe le méritaient peut-être plus –, elle a hérité des Chinois d'UYA en premier adversaire, un match largement à sa portée. On se rappellera aussi qu'à New York et à l'ELEAGUE Major, Na'Vi avait à chaque fois passé la ronde suisse sans encombre, 3-0. Tout est réuni pour qu'elle réussisse cette première phase. Et ensuite, chez elle, dans l'arène de Kiev, avec le soutien du public...
GuardiaN a pris les choses en main
fnatic dans l'inconnu
Les retours de JW et flusha chez fnatic ont eu lieu, à un jour près, en même temps que la naissance de la nouvelle line-up G2 Esports. Et depuis, celle qui était au sommet de la montagne CS:GO il y a un an n'a pas vraiment réussi à gravir de nouveau les marches qui l'avaient mené tout là-haut. On pouvait s'attendre à ce que les automatismes reviennent vite, mais la rigueur et cette capacité à toujours répondre présent dans les moments importants semblent avoir déserté fnatic. Capable de coller 16-2 à VP puis de perdre 16-5 une heure plus tard, l'équipe ne nous avait pas habitués à une telle inconstance.
Sortie en poules à Las Vegas contre une équipe de Virtus.pro injouable, échouant au même stade à Katowice après avoir perdu de façon improbable contre Astralis (deux 3vs1 concédés dans le money-time), fnatic donne l'impression de toujours se chercher. Dans le ventre mou du classement en Pro League (10ème), assurant tout de même sa qualification pour la prochaine saison ECS avec un succès 3-1 face à North, ce n'est sans doute qu'une question de temps avant qu'elle ne retrouve la formule du succès. Reste à savoir combien.
Le match contre Gambit, premier opposant de la semaine pour fnatic, sera très intéressant à regarder car l'équipe kazakh est l'adversaire idéal pour se lancer : ni trop facile, ni trop complexe. Même si olofmeister & Co s'étaient inclinés à Las Vegas contre elle, difficile de ne pas se dire que cette rencontre sera un 50/50 pur. Pour son troisième événement depuis la reformation de sa line-up, fnatic serait bien inspiré de rejoindre l'arbre final. Pour rassurer ses supporters, mais aussi elle-même. Et pour qu'on voit enfin ce qu'est capable de faire cette équipe dans des rencontres en Bo3 où elle était si impressionnante auparavant.
fnatic aura besoin d'un flusha au top de sa forme pour revenir au plus haut niveau
Quelle place pour l'Asie ?
L'année 2016 a été marquante pour les équipes asiatiques : TyLoo a été à un match de participer à un Major, et plusieurs performances de haut vol ont été enregistrées (victoires de TyLoo face à SK en Bo3 et Na'Vi en Bo1, succès de VG.CyberZen contre Virtus.pro en Bo1). Mais tout ça a été totalement remis en cause par le grand remaniement asiatique, qui ferait presque pâlir le subtop français tant les changements ont été nombreux. TyLoo a failli imploser, VG l'a vraiment fait, et de nouvelles formations en ont profité pour se glisser parmi les meilleures.
C'est notamment le cas de UYA (ex-5POWER), qui a gagné sa place pour Kiev en battant TyLoo 2-1 lors de la qualification. Cette dernière s'est bien rattrapée en loser bracket et sera également présente en Ukraine, mais sans sa pépite indonésienne BnTeT, absente à cause de problèmes de visa. De quoi gâcher un peu le voyage pour les Chinois qui tenteront tout de même de faire du mieux possible. La dernière formation d'Asie à être présente vient de Corée, c'est MVP.Project. Déjà présente lors de la dernière saison, elle n'avait inscrit que douze petits rounds en deux matchs avant de sortir. Voilà l'occasion de faire mieux.
Comme le dit forget, joueur de UYA, ces trois-là n'ont absolument rien à perdre dans ce tournoi : "Notre avantage est que nous n'avons pas peur de perdre, alors que les grosses équipes si, c'est là leur faiblesse." Pas sûr que cela suffise à surprendre, mais si les vétos se passent bien pour eux, tout est réellement possible : on se souvient du jeu atypique de TyLoo sur Mirage, qui avait surpris tant d'adversaires l'an passé. Pour connaître les maps fortes des Asiatiques, il est bien possible qu'un ou deux "gros" fassent office de crash test.
N'oubliez pas, devinez le top 4 de l'événement et tentez de remporter un casque Razer !
Début des rencontres mardi, 10h - Les matchs
