Qu’il semble lointain le temps où shox jouait quatre Majors avec quatre organisations différentes en un an (VeryGames, Titan, Epsilon et Team-LDLC entre novembre 2013 et 2014). L’esport s’est professionnalisé, les contrats sont devenus plus carrés, les clauses de départ ont augmenté et le fait qu’un joueur porte les même couleurs plusieurs années sans discontinuer est devenu banal.
Malgré tout, certains surpassent les autres lorsque l’on parle de longévité. Atteindre les cinq années de présence ininterrompue dans une même structure demeure rare, mais pousser jusqu’à six regroupe un cercle vraiment très restreint, composé de fidèles parmi les fidèles, les seuls à pouvoir se targuer d’avoir fêté leurs noces de chypre avec leur écurie (oui, c’est comme ça qu’on appelle les noces pour les six ans de mariage, le chypre étant un parfum d’essences aromatiques, incroyable non ?).
f0rest (7 ans, 5 mois et 11 jours / 10 août 2012 - 21 janvier 2020) | chez Ninjas in Pyjamas |
GeT_RiGhT (7 ans, 1 mois et 16 jours / 10 août 2012 - 26 septembre 2019) |
Sept ans pour un duo dans la même structure. Une anomalie dans le milieu de l’esport. Mais f0rest et GeT_RiGhT ne sont pas des joueurs normaux. Il n’est donc pas si rare de les retrouver là. L’aventure commune des deux légendes avait commencé bien avant CS:GO, en 2009, lorsque GeT_RiGhT est recruté par fnatic où f0rest joue déjà depuis plus de trois ans. Ensemble, ils vont accomplir une trilogie que bien peu ont réalisé : porter le maillot de fnatic, de SK puis de Ninjas in Pyjamas, trois organisations légendaires de la scène Counter-Strike. La dernière sera leur maison pendant plus de sept ans.
L’histoire de NiP sur CS:GO a déjà été écrite mille fois. La domination outrancière des débuts et le fameux 87-0, les cinq finales de Major pour une seule victoire à l’ESL One Cologne 2014 dans le tournoi où les ninjas arrivaient le moins sereinement, la dissolution du cinq originel, la lente rentrée dans le rang qui ne sera plus marquée que par quelques triomphes inattendus mais toujours glorieux. Une histoire qui suit celle de Counter-Strike et de l'esport, de deux gars devenus champions du monde en zone joueurs à l’ESWC 2012 parce que la grande scène n’était pas disponible à l'ovation d’une arène remplie pour l’une des dernières apparitions de GTR au top niveau.
f0rest et GeT_RiGhT ont tout connu en sept ans, collectivement et individuellement, les plus grands succès et les échecs les plus piteux. Le premier n’a jamais fait tache dans l’effectif et a décidé de partir de lui-même début 2020 pour aller retrouver ses copains chez Dignitas. Et personne ne lui en a voulu. Le second a un peu trop tiré sur la corde vers la fin et a connu une ou deux années de galère au fond du scoreboard, mais il avait tellement donné pour NiP par le passé que là encore, difficile d’être aigri.
chrisJ chez mousesports (7 ans, 3 mois et 2 jours / 21 octobre 2013 - 23 janvier 2021)
Le survivant. Ou la sangsue, comme vous préférez. Souvent critiqué, que ce soit pour sa réputation de netteux lors de ses premières années de carrière ou pour son niveau individuel en baisse par la suite, chrisJ n’a pourtant jamais été lâché par MOUZ en plus de sept ans. Deux fois, la structure allemande était prête à lui claquer la porte au nez. D’abord en 2017, quand oskar prend sa place. Mais le départ de NiKo quelques jours plus tard crée un nouvel appel d'air et chrisJ est rappelé. Ensuite en 2019, lorsque MOUZ décide de changer quatre joueurs afin de garder le seul ropz, avant de finalement faire demi-tour pour embarquer chrisJ et ne laisser qu’oskar, suNny et STYKO sur l’aire d’autoroute. -chrisJ +chrisJ -chrisJ +chrisJ, ça vient de là.
Initialement sniper principal de son équipe, le Néerlandais est ensuite devenu un véritable couteau suisse, un coup rifle, un coup leader, un coup second AWP. Mais il n’a jamais vraiment oublié ses premiers amours, sa rapidité d’exécution derrière la lunette lui permettant de réaliser l’action de l’année chez HLTV en 2018, dans un classement où il avait déjà terminé quatrième en 2014.
Les années filant, le niveau individuel de chrisJ s'est trop dégradé pour que MOUZ veuille bien lui laisser une nouvelle chance. Écarté, pour de bon cette fois-ci, le 23 janvier 2021, après plus de sept ans à défendre la même organisation, il sera alors officiellement prêté à FunPlus Phoenix. Le transfert définitif aurait pu se concrétiser mais ne se réalisera finalement pas. chrisJ restera quasiment une année de plus sur le banc de MOUZ, disputant un dernier match lors de la DH November 2021 pour remplacer un Bymas indisponible. Fin de contrat définitive, 5 janvier 2022.
captainMo chez TYLOO (7 ans, 2 mois et 25 jours / 6 octobre 2011 - 31 décembre 2018)
captainMo a réussi un petit exploit dont personne d’autre dans cet article ne peut se vanter : rester dans une même structure sur trois jeux différents ! Counter-Strike 1.6, Counter-Strike Online et Counter-Strike: Global Offensive. Merveilles et mystères de l’Asie. L’AWPer chinois débarque chez TYLOO, jadis TyLoo, à 22 ans, tout jeune et tout fringant. Il en ressortira environ 2600 jours plus tard, des souvenirs probablement plein la tête.
Jusqu’à fin 2013, Mo va évoluer sur trois jeux en parallèle. En un mois, il affronte fnatic et SK sur CS:GO, devient champion du monde lors du World Championship de CSO et remporte aussi le Shenzhen e-Sports Championship sur CS. Ce n’est qu’en 2015 que le captain va se concentrer sur le dernier opus paru et tenter de faire avancer les pions de TYLOO sur l’échiquier mondial.
Ça marchera... ponctuellement. Il y eut de grandes surprises et de belles performances : le double succès contre Liquid et SK, finalistes de Major un mois plus tôt, à la DH Masters Malmö 2016 ; la victoire au Minor asiatique pour Cologne 2016 et Atlanta 2017 face au grand rival de la région voisine, Renegades ; une participation à un Major, le FACEIT Major London 2018 ; une entrée dans le Top 10 HLTV lors de la semaine du 6 août 2018, ce qui fait de TYLOO la seule équipe asiatique, encore aujourd’hui, à avoir atteint une place aussi haute.
Malheureusement, l’écurie chinoise ne parviendra jamais à s’imposer dans la durée en dehors de son continent, pas plus qu’elle ne rivalisera avec les mastodontes européens et américains à l’exception de quelques coups d’éclat. captainMo aura tout de même participé à placer la Chine et plus globalement l’Asie sur la carte mondiale de Counter-Strike, en montrant aux formations étrangères qu’il ne fallait plus sous-estimer les équipes "exotiques" au style de jeu parfois peu conventionnel.
EliGE chez Team Liquid (6 ans, 9 mois et 29 jours au 20 janvier 2022 / 22 mars 2015 - en cours)
Comment un aficionados de StarCraft II, qui aimait ce jeu parce qu’il reposait uniquement sur ses capacités individuelles et ne permettait de blâmer personne d’autre en cas de défaite, a fini par devenir le meilleur joueur CS:GO, discipline collective s'il en est, de l’histoire des États-Unis ? En voilà une énigme que les futurs biographes d’EliGE devront résoudre.
Quand il arrive chez Liquid au printemps 2015, EliGE n’a que peu d’expérience sur Counter-Strike. Ses performances chez Team JusTus et eLevate ont toutefois tapé dans l’œil de l’organisation qui, étant donné son rang encore bien bas dans la hiérarchie mondiale, ne prend que peu de risques à tester un jeunot. Elle va vite se rendre compte qu’elle a fait une bonne affaire.
Le talent d’EliGE et sa soif de gagner lui permettent d’alterner études et jeu vidéo durant sa première année, avant qu’il n’explose lors des saisons suivantes. Derrière la locomotive s1mple, il est le wagon le plus rapide lorsque Liquid atteint la finale de l’ESL One Cologne 2016. À partir de 2017, il termine tous les ans dans le Top 20 individuel de HLTV, atteignant la quatrième place en 2019 après un exercice splendide qui lui aura notamment permis de mettre la main sur le million de dollars de l’Intel Grand Slam.
Jamais remis en question lors des rumeurs de transfert ou concerné par le mercato régional, toujours fidèle au poste, EliGE pourra sans doute continuer longtemps chez Liquid si son niveau se maintient et si son cœur l'en dit. C’est en tout cas bien parti pour puisqu’il est devenu copropriétaire de l’organisation depuis décembre dernier en rachetant une partie de ses parts. Et puis son ancien coéquipier et leader nitr0, avec qui il a tout connu entre 2015 et 2020 avant que ce dernier ne cède aux sirènes de Valorant, est revenu. De quoi écrire de nouveaux chapitres ensemble, toujours avec le même logo de cheval sur le torse.
Zeus chez Na'Vi (6 ans, 9 mois et 26 jours / 17 décembre 2009 - 12 octobre 2016)
Décembre 2009, Avatar vient de sortir, deux Ukrainiens, Zeus et Edward, tombent amoureux des Na'vi, les extraterrestres du film, et décident d’appeler ainsi leur nouvelle équipe. La structure officielle qui apparaît autour de ce groupe décide de conserver ce tag, en lui attribuant un côté un peu plus épique : Na’Vi pour Natus Vincere, "né pour gagner" en latin.
Trois mois plus tard, la formation en question s’octroie un premier Major lors des IEM IV. Puis un deuxième à l’ESWC. Un troisième aux WCG. Et un quatrième aux IEM V. Il a fallu huit ans à Na'Vi pour gagner son premier Major sur CS:GO. Elle n’aura eu besoin que d’une année pour en remporter quatre sur 1.6. À croire que Zeus avait épuisé d’un coup tout son quota de victoires.
L’emblématique capitaine de la plus connue des structures de l’Est va connaître deux saisons et demie exceptionnelles sur Counter-Strike. La sortie de CS:GO va brutalement stopper cette dynamique. Zeus n’aime pas ce nouveau jeu et même si Na’Vi pousse autant que possible pour rester sur l’ancien CS, Global Offensive s’impose rapidement comme la référence à suivre. Alors il faut y aller, et apprendre.
C’est étrange et inhabituel de jouer à un jeu que tu connais parfaitement – toutes les lignes et tous les angles –, et qui change complètement du jour au lendemain. Comme si tu connaissais très bien une fille ; tu pars pendant un mois, et quand tu reviens, c’est une personne complètement différente. Pas juste sa façon de marcher ou sa couleur de cheveux, mais toute son approche de la vie. C’est la même personne, les mêmes habitudes, mais dans l’ensemble, elle est totalement différente. C’est elle et en même temps, ce n’est pas elle. Mais tu l’aimes, et elle t’aime. Alors tu recommences à la connaître. Une fille... ou un jeu. Zeus, bien inspiré dans son livre Against all odds: The way to victory |
Dans ce voyage sur CS:GO, Zeus va peu à peu perdre tous les compagnons qui étaient là à la naissance de Na'Vi. Edward et markeloff d’abord, lassés par les défaites et une montée en régime bien trop lente à leur goût. ceh9 ensuite, écarté pour ses performances faiblardes. Edward en profite alors pour revenir, avant que starix ne laisse à son tour sa place aux nouveaux venus.
Inamovible, désormais entouré des talents que sont GuardiaN, flamie et seized, Zeus va finalement presque ramener Na'Vi tout en haut. Mais à la DH Cluj-Napoca comme à la MLG Colombus, l’équipe s’écroule en finale et rate la victoire en Major. Un dernier échec en quart de finale de l’ESL One Cologne 2016 sonne le glas d’une épopée de six ans et demi. Le remplaçant de Zeus ? s1mple, son bourreau de Cologne, un temps exilé chez Liquid et qui revient en roi dans son pays natal.
On le pense retraité, mais Zeus n’en a pas fini avec Na’Vi. Si son écurie de cœur ne peut pas remporter de Major, il ira en cueillir un ailleurs. En un an, il conquiert le paradis avec Gambit, à la surprise générale, réalisant le tournoi parfait lors du PGL Major Krakow de l’été 2017. Zeus a tenu sa promesse et Na’Vi rouvre grand la porte à son leader historique. Il y retournera pour deux ans supplémentaires, perdra une nouvelle finale au FACEIT Major London et raccrochera définitivement en 2019, après un dernier Major berlinois où il avouera plus tard qu’il s’était "senti perdu". Comme si, quasiment dix ans plus tard, le créancier des premiers succès de Na'Vi récupérait enfin son dernier remboursement.
flamie chez Na'Vi (6 ans, 7 mois et 28 jours / 17 mars 2015 - 14 novembre 2021)
Soupçonné de tricher lorsqu’il commence à percer l’écran chez dAT Team, flamie se retrouve quelques mois plus tard dans la meilleure équipe de sa région, Na'Vi, à la recherche de sang frais pour pallier les défaillances de starix. Il en partira après avoir disputé trois finales de Major, remporté Cologne, Katowice, New York et l’ESWC, et avoir été pendant des années un pilier d'une formation qui s’affirmera véritablement fin 2015, quelques mois après sa venue. Six ans et demi de bons et loyaux services.
flamie, c’est une brute de skill qui ne parle pas beaucoup, timide en interview avec son anglais balbutiant, mais qui clique vite. Et quand on a une pipelette comme Zeus au lead, ça tombe bien, c’est à peu près tout ce qu’on lui demande. Atout majeur de Na'Vi avec GuardiaN durant ses premières années, le rifle passera ensuite quelque peu dans l’ombre de s1mple lorsque celui-ci débarquera, puis d’electronic lors du recrutement de ce dernier.
Peut-être regretta-t-il alors de ne pas avoir pu tenter le coup avec le trio Fallen - coldzera - fer chez SK, pour ce qui aurait constitué une line-up russo-ukraino-brésilienne des plus improbables. Courant 2018, s1mple et flamie avaient en effet été approchés pour faire partie de ce nouveau projet. Les contrats allaient être signés mais s1mple renonça à la dernière seconde, "alors que flamie était déjà à l’aéroport", précisa dead, manager de SK. Les Brésiliens se rabattront sur le duo américain Stewie2K - tarik, un pari qui se transformera en échec. Aurait-il pu en être différemment avec le binôme russophone ?
Ce renoncement aura au moins permis à flamie d’augmenter le temps passé chez Na'Vi. Devenu moins percutant, il sera de plus en plus souvent pointé du doigt pour son niveau en dents de scie. Il restera malgré tout à sa position un long moment avant que les line-up à six n’aient raison de lui. B1T le remplace de temps en temps pour débuter, puis le pousse complètement sur le banc à partir d’avril 2021. La domination outrageuse de Na'Vi durant le reste de la saison n’a pas laissé de doute quant à la pertinence de ce changement.
Libéré en septembre 2021, flamie restera dans le coin deux mois de plus, le temps de dépanner NAVI Junior et de jouer une dernière lan avec un maillot jaune et noir sur le dos, lors des finales de la saison 2 de la WePlay Academy League.
ANGE1 chez HellRaisers (6 ans et 24 jours / 9 mars 2014 - 2 avril 2020)
ANGE1 et HellRaisers, c’est une longue histoire commencée début 2014, lorsque le capitaine et ses joueurs créent leur propre structure après la fin d’Astana Dragons. Au fil des années, les noms vont défiler, les lans se succéder, les résultats s’alterner, avec toujours un même dénominateur commun : ANGE1.
Le leader aura connu plus d’une vingtaine de coéquipiers différents en six ans. Des vétérans comme Dosia, AdreN et kUcheR, des jeunes pleins de fougue à l’image de s1mple, woxic et ISSAA. ANGE1 aura parlé anglais et russe, et côtoyé plus de nationalités que s’il avait effectué un road-trip sur le Vieux continent : espagnol, tchèque, turc, jordanien, hongrois, slovaque, suédois, lituanien... Une seule chose lui aura échappé chez HellRaisers : le succès, comme il l'avouait lui-même dans un magnifique entretien qu'il accorda à HLTV en 2019.
Beaucoup d’interviewers me demandent : « quel a été ta plus belle victoire ? » Je leur dis qu’il n’y en a pas encore eu. Je n’ai pas gagné de grosses compétitions, à part une StarLadder avec NiP [ndlr : les Finales StarSeries V, avec Virtus.pro, en 2013], mais je ne crois pas que c’est ça que j’espérais. ANGE1 en 2019 |
ANGE1 ne se trompe pas vraiment. HellRaisers a fait pleurer les fans français en éliminant Titan à Katowice 2014, a effrayé les supporters suédois en frôlant la victoire contre NiP à la DH Summer de la même année, a disputé trois play-offs de Major, et a rempli son armoire à trophées de quelques coupes sympathiques : ACER Predator Masters S1 en 2015 après une finale en Bo7 (!), CPH Games 2016, Minor Europe Colombus 2016 et Minor CIS FACEIT London 2018, Bets.net Masters S1 en 2018. Mais HellRaisers n’a jamais réussi à s’installer durablement dans le haut du panier, handicapée par ses changements réguliers de joueurs, sa communication in-game toujours complexe du fait de line-up internationales, et son éternel statut de numéro 2 dans la région derrière Na'Vi, bien plus attractive pour les jeunes pépites.
ANGE1 lui-même a failli céder. À l’été 2017, après un Major pourri, Na'Vi cherche un nouveau leader. L’organisation est prête à sortir le chéquier pour débaucher le maître à penser d’HellRaisers. L’opération tombe finalement à l’eau. Comme des années plus tôt, sur 1.6, quand la même manœuvre avait failli se réaliser avant d’être abandonnée à la dernière minute. À l’époque, ANGE1 avait quitté Counter-Strike pendant deux ans avant de revenir, l’appel de la compétition se révélant trop fort.
Cette fois, le capitaine ne va pas laisser tomber. Il se remet en selle, voit à nouveau les joueurs passer. Les temps se font durs et il est mis sur la touche, comme l’ensemble du roster, après le StarLadder Major Berlin de 2019. Son écurie décide cependant de lui refaire confiance et relance un projet où il est entouré de petits jeunes. Peine perdue. HellRaisers coule. Début avril 2020, ANGE1 est dehors pour de bon. Est-il temps de grandir ?
Tu ne peux pas être complètement adulte si tu joues à Counter-Strike. Tu peux demander à n’importe qui. Peut-être que certains mentiront et diront que si mais crois-moi, tous ceux qui jouent à CS sont des enfants. Nous sommes tous de petits enfants. ANGE1 en 2019 |
Au même moment, Valorant arrive. ANGE1 y fonce et convainc FunPlus Phoenix de lui faire confiance. Il a trouvé son nouveau jouet.
rain chez FaZe Clan (6 ans au 20 janvier 2022 / 20 janvier 2016 - en cours)
Il pleut chez FaZe comme il neige en Norvège. Depuis très exactement six ans ce 20 janvier 2022, rain a son rond de serviette personnel dans la powerhouse américaine. Et il aurait sans doute été le premier surpris d’apprendre une telle information courant 2015. Son équipe de LGB est alors en pleine stagnation et rain réfléchit sérieusement à quitter le jeu pour reprendre ses études.
Le sniper suédois Maikelele, qui a fait un court passage chez LGB au printemps, lui offre cependant une autre option : celle de rejoindre sa nouvelle équipe internationale. rain dit oui et tire un double 6 au jeu du destin. La formation, qui compte également dans ses rangs ScreaM, fox, et bientôt dennis et jkaem, attire l’attention de Kinguin puis G2. Forte d’un top 3/4 au Major de la DH Cluj-Napoca, elle devient une attraction à suivre. Ça n’a pas échappé à FaZe qui cherche à entrer sur la scène CS et aligne les dollars afin de racheter l’effectif à G2. Voilà rain dans son nouveau chez lui.
Le terme d’ancre n’est pas usurpé tant rain n’a pas bougé d’un iota en six ans alors que tout autour de lui évoluait. Les coéquipiers, les leaders, les coachs. Malgré tous ses efforts, FaZe n’a jamais réussi à marcher sur le monde comme elle l’espérait à ses débuts. Sa courte période de domination à l’été 2017 – meilleure année individuelle pour rain avec une quatrième place dans le Top 20 HLTV – a été éclipsée quelques mois plus tard par sa terrible défaite en finale de l’ELEAGUE Boston Major face à C9.
Depuis, FaZe est retombée bien bas et tente de combiner expérience et jeunesse pour avoir à nouveau une chance de tenir les premiers rôles. rain fait office de vétéran aux côtés de karrigan et doit surtout épauler les nouvelles stars que sont ropz, Twistzz et broky dans leur opération de destruction.
Ils ont fête leurs noces il y a bien longtemps
Il n'a pas fallu attendre CS:GO pour voir des joueurs fidèles. Avant de devenir le caster de langue portugaise le plus célèbre de la scène, Gaules a eu une longue carrière, ne connaissant presque qu'une structure : g3nerationX. Il était là à ses débuts à l'été 2001, il n'avait pas bougé six ans plus tard lorsque g3x faisait ses dernières apparitions à l'automne 2007. Entre les deux, une floppée de tournois internationaux disputés et de sacrées bastons pour s'accaparer le trône brésilien.
En Allemagne, deux noms sortent du lot : gore, resté environ six ans et demi chez mousesports entre 2002 et 2009, qui laissait seulement son équipe lors des compétitions n'autorisant qu'une seule nationalité par formation puisqu'il était autrichien ; mooN, arrivé chez ALTERNATE aTTaX mi-2004 et qui quittera son rôle de joueur fin 2010... pour devenir coach, toujours dans la même écurie, deux ans et demi de plus.
De l'autre côté de l'Atlantique, le plus assidu s'appelle KSharp. La légende américaine est restée en place un peu plus de six ans chez Team 3D, de 2002 à 2008. L'équipe changera de nom en 2007 pour devenir New York 3D suite aux CGS, une compétition au cashprize démesuré et aux règles en jeu détonnantes, qui fonctionnaient sur un système de franchise associant chaque participant à une ville. KSharp partira un an plus tard, avec le trophée de la CPL Winter 2002 et un doublé aux WCG 2004 et 2005 en poche.
En 2018, Ksharp a été introduit au Hall of Fame d'ESL et paysafecard
Ça manque de Français tout ça non ? Alors en voilà un avec l'indéboulonnable MaYeRs chez goodgame. 2001-2007, un poil plus de six ans au compteur et une place de légende gagnée à la fois chez les fans de gg et la communauté française en général. "Tellement fort qu’en 2002, les WCG avait appelé goodgame : Mayers_FR", glissait gOrdi au moment de la retraite du rifle tricolore. Un an plus tôt, MaYeRs avait aussi été élu quatrième meilleur joueur français de la décennie 2000-2009. Une carrière bien remplie.
Et puis le meilleur pour la fin : cArn chez fnatic. 16 ans de présence ! Le Suédois a débarqué début 2006 dans l'organisation britannique, il n'en est jamais parti depuis. Sa carrière de joueur s'est achevée courant 2012, un peu avant la transition vers CS:GO. Ensuite devenu coach, manager, aujourd'hui copropriétaire de la structure, cArn a réussi son mariage.
Ils y étaient presque mais ont rompu un peu trop tôt
Edward aurait pu accompagner Zeus dans son histoire chez Na’Vi, sauf que le barbu le plus célèbre de la scène était parti une première fois à l’été 2013 chez Astana Dragons. L’équipe ne durera que six mois et Edward reviendra rapidement chez Na’Vi, mais le mal était fait : à cause de cette pause, jamais il ne resta plus de six ans consécutifs dans la structure qu’il avait lui aussi cofondée, s’arrêtant à un peu plus de cinq lors de sa mise à l’écart début 2019.
Situation assez similaire pour JW et KRIMZ chez fnatic. Le premier y est resté quasiment huit ans complets, le second aurait pu souffler ses sept ans de présence l’été passé. Problème, ils ont tous les deux participé au shuffle suédois de l’été 2016 qui les a vu partir chez GODSENT. Pas longtemps : deux petits mois pour KRIMZ, environ six pour JW. Mais déjà des mois d'infidélité de trop.
Xizt non plus n'était pas si loin. Mais contrairement à f0rest et GeT_RiGhT, le leader suédois s'est fait virer de chez Ninjas in Pyjamas après environ cinq ans et demi, début 2018. Troisième membre de la line-up NiP à quitter le navire, après Fifflaren et friberg, il échoue donc lui aussi dans cette quête des six ans d'attachement.
Snax et byali constituaient d’autres sérieux prétendants à cette liste de fidèles tant ils ont défendu longtemps les couleurs de Virtus.pro. Snax a tenu quasiment six ans entre 2014 et 2019, mais son court passage chez mousesports fin 2018 ruine tout espoir. byali totalise un peu moins de jours de présence, et son retour début 2019 n’efface pas les mois précédents passés à poncer le subtop avec MIKSTURA.
byali, kuben, Snax et pasha.
Virtus.pro a pendant longtemps été le modèle de stabilité par excellence sur CS:GO.
Si dupreeh ne s’était pas fait évincer d’Astralis fin 2021, il aurait atteint les six ans en ce mois de janvier. Xyp9x est toujours là lui, comme début 2016. Mais il a manqué une bonne partie de la saison 2020 en raison de sa pause compétitive. Disons qu’il faudra qu’il joue quelques mois de plus chez Astralis avant de fêter son sixième anniversaire en bonne et due forme.
Il y a bien des années, dsn était passé tout près de décrocher la timbale chez fnatic. Il ne lui aura manqué qu'un mois : il rejoignit l'écurie en octobre 2005 et prit sa retraite en septembre 2011. Cela fait tout de même une belle odyssée poncutée de nombreux succès pour celui qui devint, des années plus tard, coach chez B.O.O.T. suite à son déménagement à Taïwan.
Finissons avec un autre vétéran d'une autre organisation légendaire de la scène Counter-Strike, LeX chez Virtus.pro. Il aura quasiment été là dès l'origine, rejoignant VP début 2004 alors que l'organisation était née fin 2003. LeX prendra ses quartiers pendant plus de cinq saisons mais devra se retirer en raison de problèmes de santé fin 2009. Il alla même jusqu'à annoncer sa retraite, avant de finalement retourner sur le serveur l'année suivante. Il faudra toutefois patienter jusqu'en 2011 pour le voir à nouveau avec un maillot Virtus.pro, qu'il portera jusqu'à ce que CS:GO débarque. LeX basculera alors dans le staff pour deux années bonus. Malgré tout ce beau parcours, ça n'aura jamais fait six ans consécutifs.
Merci à Dorian pour sa bonne mémoire et à Elnum pour la bannière
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